lundi, 29 janvier 2007

TALES FROM THE LIBRARY


Damn! Je crois bien que c'est la fin de la période cyber dorée, quel dommage! Voilà quelques semaines que je m'étais transformée en pirate des ondes et que, en direct de ma véranda, j'arrivais à me connecter sur un réseau Wi-Fi plus que bienvenu. Et bien il semble que cette transgression soit révolue. Me voilà donc condamnée à rédiger mes blogs en direct de la bibliothèque universitaire, et je peux vous dire que c'est loin d'être inspirant.

A picture of the moment:

Autour de moi, le silence, à part le bip bip de la photocopieuse et le bruit des pages qui se tournent. Les nuques sont courbées, les regards fixes, de nombreuses mains s'égarent dans les cheveux. Des soupirs. L'angoisse d'une échéance qui se pointe.
Je ressens tout ça autour, moi libre de toute obligation ou délai. Je peux regarder par la fenêtre à ma guise, consulter des magazines ou juste rêver le nez en l'air, en me rappelant, le sourire aux lèvres, du temps lointain de mes études... Enfin quand je dis lointain... c'est surtout qu'on oublie vite.
Un lieu peu inspirant disais-je, puisqu'il est fait pour ingurgiter, et non régurgiter. Cet endroit n'est pas lieu de création. Les murs sont trop froids, trop absents, les plafonds trop arrogants, le sol trop fonctionnel. Un lieu vide d'empreintes marquantes, si ce n'est le murmure des livres séculaires qu'il faut tendre l'oreille pour percevoir.
Un courant d'air le long de mes jambes, mes doigts sont gelés. Time to leave.

THE WISHMAKER


Oui je suis monomaniaque... mais voilà, je lève le nez au ciel et fais un voeu à la petite souris (même si j'ai pas perdu de dent): "voilà, j'en aimerais un comme ça... ou du genre". Peut-être demain matin il sera sous mon oreiller (l'appareil, pas monsieur souris).

Bon d'accord, j'atterris, et, à défaut de photo, je vous raconte ce que mes yeux ont vu ces derniers temps:

Les films du weekend:

- The Fountain
- 9 Songs
- Crash (pas celui de Cronenberg, l'autre)

Les livres des dernières semaines:

- "Shangaï Baby" de Weihui
- "Portnoy's Complaint" de Philip Roth

samedi, 27 janvier 2007

PICTURES


C'est la merde! Comment fichtre diantre alimenter le visuel d'un blog quand on n'est même pas foutue d'avoir un appareil photo? Je vous le demande. Chaque jour je fais les fonds de tiroirs et me creuse les méninges pour trouver une idée, mais ça va commencer à devenir serré.

Solutions?

1. épouser un photographe
2. acheter un appareil

Problèmes:

1. j'en ai pas un là sous la main
2. j'ai pas un sou en main

J'ai cependant de la chance: des amis esthètes (je vous l'ai déjà dit, le secret c'est de bien savoir s'entourer). Je peux donc profiter de leur talent pour venir illustrer le roman-photo de mes journées. Une bonne occasion, en ce jour creux, de rendre à ces Césars ce qui leur appartient. Parce que si vous pensiez que la plupart des photos de ce blog, je les avais volées sur le net, et ben le doigt dans l'oeil vous vous mettiez. Puisque je vous dit que mes amis sont des esthètes:

- les 2 super jolies photos dans la maison aux murs brûlés et délavés sont de Jelena
- Julie a fait la photo Laura Ingalls dans l'herbe
- les photos de ma véranda et des amibes au mur, c'est Steph
- la photo enneigée, c'est Tom, le petit matin magique à l'Auberge des 4 Vents
- la superbe photo dans l'escalier rouge, c'est Tony, toujours à l'Auberge des 4 Vents

Merci les copains, j'ai bien de la chance.

Et puis bon, avec mes petites mains... et des appareils volés, j'ai fait les photos du journal intime et des dessous intimes de la Tour Eiffel. Heu, mais quel talent!

Bon alors c'est promis, juré, craché (hop je croise les doigts), d'ici la semaine prochaine, je vais me débrouiller pour trouver une solution: un casse à la Fnac, un voyage à Lourdes pour demander à Bernadette Soubirou de m'exaucer, le gros lot à l'Euro Millions... enfin quelque chose quoi.

Sur ces bonnes résolutions, je vous laisse avec ce magnifique autoportrait flou, summer 2006... et mon magnifique rideau de douche. Sur ce coup-là, je vous ai gâtés.

vendredi, 26 janvier 2007

LE DIEU DES PETITS RIENS


Ou comment transcender le quotidien.
Hier j'ai voyagé, loin, très loin. Ou plutôt, je n'ai pas bougé de mon fauteuil et j'ai fait un voyage au pays des merveilles de la vie de tous les jours. Et là ça se complique: comment mettre des mots pour raconter ce monde d'où les mots et le langage verbal sont totalement absents? Peut-être faudrait-il garder le silence justement, pour ne pas briser cette fragile bulle de magie.
Le voyage s'appelle "Au revoir parapluie" et le dieu créateur de ce drôle de monde est James Thiérrée. Devant mes yeux, il a déroulé le tapis volant de son univers tendre et délicat, et depuis je rêve de m'envoler. Je rêve d'avoir au bout de mes doigts, ces étincelles qui électrisent la vie. Dès la première seconde du spectacle, j'ai été happée, directement, la première image m'a boulversée, comme si je voyais apparaître une photo de mon univers intérieur. Dedans moi, il y a un peu de ce monde. J'ai vibré, tellement, j'ai ri, j'ai fondu en larmes et quand, vers la fin du voyage, les premières notes des violons de "Trouble Every Day" de Tindersticks ont résonné... j'ai rendu mon âme et chaviré.

jeudi, 25 janvier 2007

LE SUBTIL ART DE LA FUITE


Mais quelle drôle de journée!
Des restes de neige sur les trottoirs, les toits blancs, le soleil qui se cache, le crouitch crouitch de mes moon boots à poils et la température sibérienne qui me cloue sur place malgré mon bonnet de compétition, mon écharpe-serpillère géante et mes mitaines longues comme le bras. Enfin, l'hiver quoi.
Point, à la ligne, changement de sujet. Et hop, voici l'autoanalyse du jour, ready, steady, go, c'est parti: Il y a parfois des mécanismes imprimés qui empoisonnent la vie. Des systèmes de défense, des schémas installés qui n'ont plus leur raison d'être. Autant de blindages qui plombent les mouvements et qui empêchent d'avancer. Les années passent et le fait de marcher au ralenti m'agace de plus en plus. Mais si, mais si, je vous assure, ça énerve nom d'une pipe en bois. J'ai l'impression d'avoir de grandes et magnifiques ailes en parfait état de marche quelque part dans mon dos... mais que je passe ma vie à les attacher soigneusement. Non c'est vrai quoi... faudrait quand même pas que je songe à m'envoler!
L'envie de lâcher du leste donc, et de sortir des rouages tant explorés. On y travaille donc. On s'y attaque. A grand coup de marteau sur la tête. Paf! Ouch!... Mais non, je plaisante. Mais oui c'est vrai, on y travaille. On y travaille tant et si bien qu'aujourd'hui, en route d'ailleurs pour une séance de déboulonnage, une envie subite de sucre me saisit.
Le sucre... légère digression à ce sujet. Le saviez vous: l'âme est créée sur un lit de sucre. Parfaitement Messieurs, Dames, pour accueillir l'ovule fécondé, le corps de la femme sécrète un délicat tapis de pur sucre et c'est là que les contours premiers de notre être prennent forme. Fin de la digression.
Une envie de sucre donc qui me pousse à changer d'itinéraire, à entrer dans ce lieu qui ne ressemble à pas grand chose, dans une ville qui ne ressemble à pas grand chose. Rien de sucré j'y ai trouvé. Juste un cactus. Une espèce rare, aux pointes terriblement blessantes. Terrifiée je suis, le souffle coupé. Et là, forte de tout le travail accompli sur moi-même, la solution de secours arrive, réfléchie, posée: "Courage, fuyons". Et telle une enfant, me voilà, jambes à mon cou, inscrivant une nouvelle fuite spectaculaire à mon palamrès déjà florissant. L'héritage de ma famille: l'art de la fuite. Encore un mécanisme bien inutile. Une drôle de journée vous disais-je.
Et puis sinon, sinon je crois que je viens de pulvériser mon record de la conversation téléphonique la plus longue. Mais si. Pas 1h, non, pas 2h, non, mais... 3h! 3heures au téléphone en plein milieu de la nuit... quel bavard insomniaque ce Luc!
Time to sleep.

mercredi, 24 janvier 2007

PREMIERE NEIGE


Noooooonn!! Le calendrier m'annonce qu'on est déjà mercredi, mais moi je décrète ici et maintenant que c'est pas possible... j'ai pas encore dormi, on est donc toujours mardi. Et voilà donc l'histoire de mon mardi.

Première neige disais-je. Une première fois qui pousse à l'introspection et qui incite à mettre des mots sur ce qui bouge à l'intérieur. J'ai observé la nuit tomber et les flocons scintiller comme des millions de paillettes, et mon chemin qui s'imprime sur cette page blanche. Une phrase en boucle dans mon cerveau surchargé: "j'ai envie de partager ce moment, j'ai envie de partager ce moment, j'ai envie..." Mon regard par dessus mon épaule... personne. Ce mot-là aussi résonne: personne.

La neige est un révélateur. Un incroyable indicateur du niveau d'enfance qui brûle à l'intérieur de chacun. Et aujourd'hui, j'ai observé. Je nous ai vu contempler les rues disparaître sous la masse blanche, j'ai vu notre impatience. Je les ai vu sortir du café et commencer cette bataille essoufflée. J'ai vu Gilles enfiler ses gants et plonger, et ce moment incroyable, une image figée: ce magnifique pianiste, 1m90 de talent et l'enfance qui s'imprime d'un seul coup sur son visage. Ce sourire et cette accélération pour se joindre à la mêlée dans les flocons de nuit. Cet homme qui passe hilare devant la vitrine, une énorme boule de neige dans ses mains mates. Je me suis vue enfoncer mon bonnet plus loin sur mes yeux et courir dans ce combat éphémère. Plus tard, j'ai vu ce photographe au milieu de la place, perdu dans son monde, capturant à coup de flash quelques bouts de magie. J'ai vu cette femme observer cette nuit suspendue, la fenêtre grande ouverte, les épaules nues.

Et puis j'ai vu ce trio de jeunes cadres dynamiques passer, la chaussure brillante et la mallette indifférente, traçant leur chemin nocturne bien à l'abri sous un large parapluie. Un parapluie... pour avancer au sec et s'en sortir indemne. Et moi je me demande: quelle part d'enfance reste-t-il lorsqu'on devient imperméable aux bonheurs simples?

Avant de rentrer dans la solitude de ma maison, un détour dans mes rues et places désertes. Dans mes oreilles, 2 minutes 51 bien trop courtes de pure mélancolie musicale. Je ne dirai pas qui, ce soir je garde le secret sur la bande-son de ce moment à la dérive. Ces mots à peine esquissés, en boucle encore et encore, et encore. La mélodie dicte mes mouvements. Mes pas ont tracé un mot dans la neige, ou peut-être étais-ce un nom, je ne sais plus. La tête perdue ailleurs, j'ai même oublié une lettre, peu importe, la neige a sans doute déjà tout recouvert, les omissions et les regrets. Et comme unique signature, j'ai laissé ma silhouette sur le sol. Les flocons qui caressent mon visage, j'ouvre la bouche, la neige fond sur le bout de ma langue. Le goût de l'enfance. Je referme la parenthèse du souvenir.

Juste là, la flamme des bougies à mes côtés, le reste de l'appart' dans la nuit. Je veux naviguer à l'aveugle du haut de mon paquebot sur cette écume immaculée. Seule maître à bord, direction le Pôle Sud, la Terre Adélie ou ailleurs. Direction l'endroit où les fragments se recollent, où la respiration retrouve son rythme. Direction l'endroit où l'apesanteur relâche la pression, où les mots ne sont plus de plomb, où les étoiles filent derrière les yeux. J'aimerais connaître le chemin par coeur, par coeur, un mot de taille. Pourtant l'itinéraire reste flou, je me cogne parfois, quelques icebergs sans doute. Fire & ice.

lundi, 22 janvier 2007

SAINT-GERMAIN DES PRES


Un titre qui pourrait me faire glisser dans le rôle de la parfaite petite touriste. Allez donc savoir pourquoi, mais le quartier et l'humeur de ce séjour parisien seront définitivement Saint-Germain. Je ne sais pas, c'est là que mes pas me dirigent. Ou peut-être ma tête. Ou peut-être mes envies.
C'est tellement bon de dévaler quelques marches d'escaliers dans la lumière du matin pour se retrouver au coeur de l'effervescente rive gauche. Les pâtisseries des Deux Magots, et partout des livres: L'Ecume des Pages, La Hune. Une vraie oisive. Des voitures qui klaxonnent, des gens pressés, des touristes le nez en l'air. Je me perds dans la foule, je me fonds dans le rythme, je m'efface et m'oublie. J'adore.
J'aime les pains au chocolat, j'aime la vitrine Isabel Marant, j'aime écouter les conversations des serveurs du Coffee Parisien, j'aime les pavés devant l'Eglise Saint-Germain, j'aime quand Steph fait le taxi à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Et plus tard, pour en rajouter une couche et compléter la panoplie: "Saint-Germain des Prés", la chanson de Juliette Gréco, murmurée par une autre voix au coeur de la nuit. Je souris et presse le pas.

dimanche, 21 janvier 2007

THE WALL


Depuis quelques nuits, je dors au pied de ce mur. Quel bonheur! Quand mon pote Steph m'a dit qu'il allait s'offrir une fresque sur l'un des murs de son appart', j'étais un peu sceptique. Mais quand je vois ces amibes colorées, je me dis qu'il a eu une rudement riche idée, et que surtout, dans le genre antidépresseur, on ne peut guère faire mieux, non? C'est Jon One, artiste underground new-yorkais qui a réalisé cette fresque, et du coup je me dis que j'ai bien envie de voir le reste de son travail.
Un dimanche parisien au goût de pancakes et au son de quelques notes de guitare. La température a chuté, emmitouflée dans mon écharpe géante, je déambule dans les rues et les couloirs de métro, mon casque de i-pod vissé sur les oreilles. Je me fais des films, des réminiscences aussi. Des saveurs remontent, quelques odeurs. Parfois un sourire, parfois il pleut. Les morceaux et les flashes de vie défilent en mode aléatoire... et en minuscules:

- delphine: "la fermeture éclair"
- the roots feat. erykah badu: "you got me"
- the rolling stones: "sister morphine"
- jean bart: "épilogue"
- brmc: "fault line"
- the cure: "lullaby"
- sébastien tellier: "classic"
- mazzy star: "fade into you"
- ol'dirty bastard: "raw ride"
- brad mehldau: "paranoid android"
... mais quel éclectisme cette fille, mes aïeux!

post scriptum (imposé par la maisonnée au grand complet... à savoir 1 personne): Stéphane est en train de me faire à manger!! A manger... Steph... incroyable! Au menu: salade de roquette, nems, poulet aux champignons noirs (pour moi), porc au caramel (pour lui), riz.... Et là, chuuuuuut, je le dis tout bas, mais c'est juste un menu tout prêt réchauffé au bain-marie (arf, arf). Aïe, d'accord Steph, pas la salade, ça tu l'as faite avec tes petites mains. Well... je vous laisse, c'est prêt!

samedi, 20 janvier 2007

PARIS... BOL D'AIR


Quel paradoxe me direz-vous: partir dans une capitale polluée pour prendre un bol d'air frais... Elle est fondue cette fille! (Variante, l'expression suivante soufflée par mon pote Steph, parisien vrai de vrai: "Elle a l'araignée qui a fait le stanz, cette fille"). Et pourtant, un fort fort fort besoin de respirer un autre air que celui de Lausanne qui me plombe et m'étouffe. Ainsi donc, j'use mes semelles et mes jambes sur le bitume parisien, je traîne des heures dans les librairies, je regarde, j'écoute. Je vais rendre visite à mes amis. On bavarde et ils se moquent de mon accent. Comme d'hab.
Et puis, autre paradoxe, il me faut venir jusqu'à Paris pour découvir un auteur... romand. Tout va bien décidément. Francis Giauque, poète suicidé à l'âge de 31 ans, en 1965. En fait ce n'est pas ses poèmes qui sont venus à la rencontre de mes yeux, mais un recueil de lettres à son éditeur, publié sous le nom de: "C'est devenu ça ma vie". Il faudra que j'en reparle quand j'aurai tout lu.
Un petit extrait: "Il y a une cassure dans ma vie, et la vie est une chose difficile, terriblement difficile pour un type comme moi (et pas seulement pour moi) car je connais des types qui crèvent lentement dans leur coin, sous le poids de cette société horrible. Nous n'avons pas tous ton courage et ton optimisme, et ces deux qualités ne s'acquièrent pas artificiellement - c'est un long travail. Merde."
Et sinon, autre perle de la journée: l'album "O2" de Son of Dave. Un bien bel album, et le duo avec Martina Topley Bird cartonne.
Et puis surtout, surtout, je suis vachement fière de cette photo dessous les jupes de la Tour Eiffel, live & direct from la Twingo violette. Schön.

jeudi, 18 janvier 2007

DEAR DIARY


Voilà ma 1ère semaine de bloggeuse écoulée. Le temps file ma foi. Et je dois avouer que j'ai bien du plaisir à créer cette petite bulle virtuelle et à mettre en mots les choses qui touchent, interpellent ou passent par la tête. Des mots et des images... il ne manque plus que le son pour avoir la photo complète.
La pratique du journal est une activité qui m'accompagne depuis longtemps, of course ça remonte à l'adolescence. De nombreux carnets couverts de mon écriture fiévreuse et changeante. Amusant de voir d'ailleurs comment l'écriture change, de la collégienne au "je" d'aujourd'hui. Cependant, le journal dévoilé et partagé a des exigences autres. Mon journal à moi est juste illisible. Un mix de langues, des phrases sans queue ni tête. Pas d'attitude, pas de recherche, des mots jetés à l'état brut sur la page. J'adore. Incompréhensible, mais j'adore.
Le blog est différent. La lisibilité reste une contrainte indispensable, et exige donc de la discipline. J'aime aussi cette frontière délicate entre en dire trop ou pas assez. Equillibriste. Et pour la 1ère fois je peux illustrer le texte, quelle joie! Un regret: celui d'être une piètre (le mot est faible) dessinatrice, donc jamais d'illustrations dans mes carnets privés. Ici, l'outil informatique me donne accès à l'image... absente auparavant. J'aime.
La nuit se déroule sous mes yeux. Depuis la véranda, seules quelques lumières subsistent, quelques télés clignotent, et moi, du haut de mon perchoir, j'adresse mes voeux silencieux à la lune et aux étoiles.

mercredi, 17 janvier 2007

PETITE SUISSE


Dingue! Quel grand jour, dis donc dis donc, voilà quelques minutes à peine que je suis devenue: SUISSE! Mais si. Ou bien. De Dieu.
Ca alors! Ca veut donc dire que je peux désormais voter et/ou... me lancer dans la politique. Faudra que j'y songe. A quelques mois près cependant, j'ai raté les votations du 24 septembre, je n'ai pu qu'être spectatrice du renforcement spectaculaire des barrières suisses. Comme si elles en avaient besoin. C'est sûr... c'était déjà tellement facile de devenir suisse avant.
Moi par exemple: une 3ème génération, née en Suisse, une mère suisse... et des années à aller renouveler un "permis de séjour"... Comme si j'étais en villégiature ici, juste de passage. Mais alors ma résidence principale, elle était où? Je dois bien avouer que je suis une handicapée administrative, et que je ne me suis donc pas facilité la tâche. Il n'empêche, j'ai l'impression d'avoir dû franchir des barrières qui selon toute logique, auraient dû être naturellement ouvertes. Pas de droit du sol en Suisse. Je n'étais même pas de la même nationalité que ma mère! Mais des choses pareilles.
Anyway. Je me suis retrouvée dans cette salle du Grand Conseil pour une cérémonie plutôt vide de sens. En fait ce qui m'a touchée c'était toutes ces personnes qui m'entouraient. J'étais sciée du nombre, je pense qu'on était environ 200. Je trouvais émouvant de penser que pour certains, cette naturalisation était une véritable réalisation, comme si tout d'un coup ils allaient pouvoir se mettre à exister dans un pays qui les avait ignorés jusque là. Enfin peut-être que je me fais des films, mais c'est ce que j'ai ressenti.
Et donc, tour à tour, à l'appel de notre nom, nous avons levé la main droite et dit: "je le promets", pour attester du fait qu'on allait faire de notre mieux pour préserver la liberté de ce pays et contribuer à sa progression vers le "mieux vivre". J'ai levé la main droite... et j'ai croisé les doigts de la main gauche... parce qu'une promesse d'un tel poids, je savais pas si j'allais pouvoir m'y tenir.
Voili voilà pour aujourd'hui. Vous reprendrez bien un petit suisse?

mardi, 16 janvier 2007

SIMON, BEATE & SERGE


Vu un documentaire hier soir: "La traque des nazis" de Daniel Costelle et Isabelle Clarke. Le commentaire était dit par Mathieu Kassovitz. C'est un film qui m'a prise par surprise et je suis restée crochée dessus. En résumé, c'est un documentaire qui relate le sort qui a été réservé aux chefs nazis depuis la fin de la guerre. Lesquels se sont suicidés, lesquels ont été jugés, condamnés à mort ou à la prison, lesquels ont réussi à passer entre les mailles du filet, lesquels ont été retrouvés des années après. Certains ont même réussi à mourir de leur "belle" mort, planqués au fin fond de l'Argentine. Et sur les images de leur enterrement, on voit de vieux et immondes nostalgiques débarquer en costume bavarois ou manteau de cuir et adresser un dernier salut nazi à leur camarade de jeu. Quel choc.
En fait, la chose qui m'a le plus impressionnée, c'est l'incroyable impact qu'ont eues les recherches acharnées de quelques personnes à peine. En l'occurence Simon Wiesenthal, Serge et Beate Klarsfeld. Ces 3 personnes ont réussi l'impossible en décidant de traquer inlassablement les criminels de guerre et faire en sorte qu'ils soient livrés à la justice et jugés.
Au delà du sujet, ici l'Holocauste, j'ai trouvé incroyablement encourageant de voir que parfois, une minuscule poignée de gens suffit à changer l'ordre des choses. Il y a notamment ce moment magistral où l'on voit Beate Klarsfeld en 1968 entrer dans un congrès, passer derrière la tribune pour aller gifler le chancelier Kiesinger, à la tête du gouvernement allemand mais ancien nazi propagandiste. J'ai été sidérée, je m'incline devant tant de détermination.

lundi, 15 janvier 2007

ELUSIVE


Aujourd'hui c'est lui que j'ai envie de partager avec vous. Une drôle de tronche mais un morceau à pleurer (au cas où j'en aurais besoin): "Elusive". Je n'ai pas encore pris le temps d'écouter l'album "Passing Stranger", mais je me réjouis. Une fois de plus, c'est ma copine Julie qui participe activement à mon éducation musicale. Lorsqu'on cultive la paresse, le secret c'est de bien savoir s'entourer.
"Elusive" donc, le jour où j'aurais pigé comment mettre du Youtube sur cette page, j'envoie le son direct. Parce que oui, pas une grande lumière informatique je suis... Même pas mettre des trucs en lien j'arrive. Bravo!
"Elusive" donc... Insaisissable. Rien que le mot fait naître des frissons au creux de la nuque. Visiblement un des secrets dans l'équation à deux inconnues. Les gens (devrais-je dire ils?), pensent souvent pouvoir saisir rapidement. Très. Trop. Moi je crois que c'est faux. Révéler, accélérer l'échange, oui. Mais pas seulement. Pas si simple. Complexes et élaborés sont les mécanismes de protection. Multiples blindages. Enfouis. In my secret structure, the cactus spikes are not outside... too obvious.
If you had looked closer, you would have seen: Elusive.

dimanche, 14 janvier 2007

COMME UN DIMANCHE


Incroyable! Un réseau Wi-Fi passe par chez moi et je peux donc même être cyber un dimanche, tout ça sans mettre le nez dehors. Ce sera le cadeau du jour... avec le soleil (vu de la véranda).
Et puis aussi... quelle chance! Chaque jour une étincelle de bonheur amenée par la voix d'un ami. Beaucoup de conversations téléphoniques ces jours, des heures durant, beaucoup de conversations en vrai aussi. J'ai de la chance, je peux parler, être écoutée, épaulée, portée même. Bousculée aussi, quand je pars dans des fictions inutiles, quand je dis n'importe quoi. Chaque jour tant de preuves d'amour, ça me coupe le souffle. Je dis merci.
Un dimanche en ermite, perdue dans mes mots, je construis une histoire que je raconterai demain, et je m'aperçois que j'adore. J'adore me perdre dans les mots, m'envelopper dans une histoire qui m'emmène ailleurs. Voilà plus d'une heure que mon "je" s'est plongé dans un autre "je" et s'emmêle dans des émotions qui ne sont pas les siennes. Quel bonheur. Sigur Ros en bande-son, du thé russe, du chocolat. Je vais finir par aimer le dimanche!
Et là quand je lève les yeux de mon écran, une magnifique lumière rose sur les montagnes. Et dire que je n'ai plus d'appareil photo, quel drame! So for the day, la vue d'ici, version un autre jour.

samedi, 13 janvier 2007

TODAY'S MOOD


L'humeur du jour ressemble à ça. Un rayon de soleil, des murs décatis et l'envie de me replier. Exilée.

NO BODY IS PERFECT


Voilà ce que j'ai vu hier soir au cinéma: "No Body is Perfect", le documentaire de Raphaël Sibilla dont j'entendais parler depuis tellement longtemps. Une plongée moite au coeur de la recherche de plaisirs autres, l'exploration du corps sous toutes ses coutures, le questionnement dans la douleur. Un voyage aux limites. Au final, la curiosité piquée, on aimerait en savoir plus. Quel est le moteur, quel goût laissent ces expériences, pourquoi, comment. Curieuse je suis.
Et puis sinon, sinon. Sinon je continue de me débattre dans ma propension à l'inactivité la plus totale. Je lutte contre moi-même pour avancer, progresser, ou plus simplement pour faire. FAIRE, le mot magique qui semble n'avoir pas été inscrit dans mon code génétique. Faire et laisser faire.
Et puis sinon... sinon... le manque.

vendredi, 12 janvier 2007

ELLES


Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours fui les rassemblements de filles, et plus simplement leur compagnie. Un vrai garçon manqué. Je n'ai pas eu de modèle féminin et toutes les caractéristiques qu'on attribue (si facilement) à ce genre avaient toujours des résonnances négatives. Et puis je ne sais pas, le temps passe et j'apprécie de plus en plus ces petites bulles de confidences où je découvre ce qu'être femme veut dire. Je trouve ça beau. Je les trouve belles et courageuses mes amies, leurs réflexions me touchent, elles gardent la tête haute et affrontent ce monde avec détermination. Elles prennent leur place, elles brisent le silence, elles racontent, elles transmettent leur vision. Par la musique, par l'image, par les mots, par leur quotidien tout simplement. Je regarde, j'observe, admirative, je suis fière d'elles.

Alors pour les faire rigoler, cette illustration d'une autre fille que je ne connais qu'à travers ses dessins et surtout ce poster pour les toilettes d'un de ses amis. Check it out: www.louizablog.com

jeudi, 11 janvier 2007

PORTRAIT


Une image pour faire connaissance. S'il ne devait en rester qu'une pour me raconter, ce serait celle-là.
Je ne suis plus une enfant et pourtant:
- quand je suis heureuse je cours dans la rue, de jour comme de nuit, sans penser aux regards.
- je mange du Nutella avec les doigts.
- je me roule dans l'herbe.
- au fond, j'aimerais toujours être Laura Ingalls

Que rajouter sinon?

Les livres du moment:
- Céline: "Mort à Crédit"
- Jack Kerouac: "Lonesome Traveler"

Les disques du moment:
- My Brightest Diamond: "Bring Me the Workhorse"
- Jean Bart: "Fin et Suite"
- Songs: Ohia: "The Lioness"
- The Cure: "Disintegration"

Voilà pour aujourd'hui.

UNE NOUVELLE VIE


... ou plus simplement, une nouvelle année. Un BLOG donc. Une envie d'ouvrir un peu la fenêtre de ce monde virtuel, envie de partager quelques mots, quelques humeurs. Un BLOG donc. Un journal désintime puisque dévoilé à des yeux inconnus, un journal voilé, murmuré à demi-mots, le rose aux joues. Des images et des mots. De la musique. Des gens. Des vies qui s'entremêlent. Du vent dans les cheveux.