jeudi, 29 mars 2007

GENTILLE, GENTILLE ET GENTILLE


Un mot qui revient en boucle dans ma vie: gentille. Le genre de mot qui répété trop souvent, passe subtilement du registre du compliment à celui de l'insulte à peine masquée. Gentille. Et quand parfois, le même mot est encadré de certains adverbes, le sens risque de se brouiller légèrement: "T'es trop gentille"... Si je suis d'humeur maussade, je l'interprète comment?

Pourquoi la gentillesse serait-elle une forme de faiblesse? Il faut au contraire bien de la force pour nager à contre-courant dans un monde de brutes. Non? Et je ne dis pas ça pour moi, en matière de gentillesse, je suis à peine ceinture jaune. C'est juste que c'est un chemin que j'admire et que je n'ai pas honte d'essayer d'emprunter. Parfois, les lendemains de tempête, lorsque l'âme compte ses bleus, je me dis que je devrais me résoudre à enfiler des gants de boxe. Et puis non. Non. No way. Esquiver les coups, ça je peux le faire, mais pulvériser l'autre d'un uppercut bien senti... pourquoi faire? Je ne suis pas en guerre.

Gentille ça veut dire le coeur sur la main non? Tant mieux, parce qu'où le ranger sinon? Je n aime pas les blindages, même s'ils sont encore nombreux, j ai laissé tomber l'armure voilà longtemps, j'ai déposé les armes, et mon coeur, c'est jusqu'au bout de mes doigts qu'il vibre.

Et l'autre jour, perdue dans un magazine de fille, voilà ce que je découvre:

"Autrefois, lorsqu'on se comportait méchamment, on avait honte. Aujourd'hui on a le devoir d'être méchant, ne serait-ce que pour avoir la possibilité d'un avancement de carrière. Dans notre monde actuel, la gentillesse est associée à la faiblesse, alors que la méchanceté est synonyme de force et de puissance" Michel Fize, sociologue.

Dans de beaux draps me voilà... enfin... comment met-on une phrase à l'imparfait lorsqu'elle n'a pas de verbe?

La tentation de la gentillesse, une faiblesse? Soit. Il n'empêche, l'autre jour, au détour des caractères d'imprimerie d'un quotidien, cette perle de Nicolas Michel, alias K: "la gentillesse est l'une des dernières formes de rébellion"... un bien bel uppercut.

mardi, 27 mars 2007

JE COURS


Parfaitement... comme dans la chanson: "Où que tu sois, où que je sois, je cours"... je sais pas où je suis (mais où? mais où?), ni après qui, ou contre quoi je cours... mais ce qui est sûr, c'est que c'est la course. Donc même pas des petits mots j'ai le temps d'écrire.
Et oui je sais, mes amis vont être morts de rire en lisant ça, puisque ça doit faire 3 siècles et demi qu'ils ne m'ont pas vue débordée (ni occupée d'ailleurs). Alors oui, profitez bien de rigoler un bon coup les copains, parce que ça va pas vous arriver souvent. Non mais. Faudrait pas prendre de mauvaises habitudes non plus.
Un blog délaissé dans le concret mais très présent dans ma tête puisque j'ai plein d'idées à mettre en mots... et si peu de temps pour laisser mes doigts galoper sur le clavier.
Mon Dieu, la bibliothèque ferme et je ne voudrais surtout pas passer la nuit ici. Je cours!
Même pas le temps de flasher mon propre agenda, alors un bien rigolo je vous mets à la place.

vendredi, 23 mars 2007

UNE HIRONDELLE A FAIT...


... heu... une bonne blague? Ca fait 2 jours que je le guette par la fenêtre, mais je le vois pas pointer le bout de son nez... le printemps. Non mais franchement, on est vraiment le 23 mars? On va finir par avoir l'impression que le grand calendrier mondial se fout de notre gueule. Encore une fois, par la fenêtre, je vois dégringoler de gros flocons, alors que voilà quelques jours à peine, on se surprenait à rêver de terrasses et de jupettes. Alors que là, tenter le coup de la terrasse serait pas loin d'un exploit à la Mike Horn. Si, si, c'est vrai, Guillaume en ce moment plongé dans les récits du sieur aventurier me l'a bien dit ce matin: si tu t'arrêtes quelques secondes pour te reposer dans le congélateur du Pôle Nord... t'es mort. Faut jamais s'arrêter, toujours avancer. Tiens. C'est pas la même chose dans la vie? Même sous nos latitudes tempérées (oui, bon, tempérées... aujourd'hui faut le dire vite). Marche ou crève... it rings a bell.
Alors pour le rayon de soleil du jour, un petit bout d'allusion de printemps dans cette photo capturée l'autre jour à Paris. Ce post... c'était mes 3 minutes de bonne humeur du jour. Et là, mes moon boots et moi, on retourne plonger dans la grisaille. Direction... hibernation.

mercredi, 21 mars 2007

THE SCIENCE OF SLEEP


"Mes nuits sont plus belles que vos jours", disait le titre du film. Et qu'en est-il de mes nuits à moi? Plus belles que mes journées dispersées? La qualité de mes rêves éveillés est si hallucinante qu'il m'est bien difficile de croire que je peux faire mieux en version nocturne et inconsciente. Et pourtant. Une période de rêves intenses, qui déteignent sur l'humeur de mes jours, une zone floue où je vais flotter dans le répit de mes nuits. Des nuits qui justement... n'offrent aucun répit.
Des rêves forts, qui collent de près à la réalité, qui poursuivent inlassablement des chapitres en suspens, parfois en douceur, parfois dans une tourmente qui me fait sursauter dans le noir. Dans ce monde en demi teinte, mon inconscient continue de me raconter ma propre histoire, et trace d'une encre invisible quelques nouvelles lignes de vie. Et moi, sage petite fille, j'écoute, les yeux écarquillés, bouche-bée. Qu'elle est passionnante la vie des rêves, on y croise les absents, les disparus, les lointains, on court dans des maisons en feu, on vole, on respire sous l'eau, on a des enfants, on est en voyage, on écrit les plus belles mélodies de la terre, des mélodies qu'on entend pour de vrai, on y prononce les mots que l'on tait depuis trop longtemps.
Dans mon rêve, cette nuit, j'avançais les pieds nus, ma peau était dorée, des mains connues saisissaient mon visage et relevaient mon menton, je marchais dans une fontaine et une fois arrivée au centre, la chorégraphie des jets s'est activée, féérique. Il y avait ce billet de train dont je ne savais que faire, un itinéraire confus. La présence certaine se mêlait à l'absence. Des mots, et puis une promesse du bout de la langue. Une tulipe rouge, comme un pardon, comme un cadeau, comme un sceau solennel.
Ca semble confus, hein? Et pourtant, à la lumière du réveil, tout semblait tellement clair. D'une évidence folle. Folle à lier?

lundi, 19 mars 2007

GIBOULEES


Ca faisait presque 2 heures que j’avais le nez plongé dans mon dictionnaire english/french, et là je viens de lever la tête pour regarder par la fenêtre et découvrir quoi ? IL NEIGE ! Nick Cave susurre « I’m still in love with you » et il neige. On me l’avait pourtant répété 100 fois ces trois derniers jours : « tu verras, lundi, il neige », mais après ces après-midis lézardeurs, je n’avais pas envie d’y croire. Au passage, j’apprends aussi qu’en anglais, les giboulées de mars se disent… april showers. Ben oui hein, chez eux, les giboulées de mars sont en avril, décalage horaire oblige.
De la neige donc. Soit. Est-ce que je vais devoir ressortir mes moon boots à poils? (don’t get me wrong, c’est bien les chaussures qui sont poilues… pas moi qui ai des envies d’exhibition hivernale). De la neige et j’ai plus d’appareil pour saisir ce moment… bien que la photo risquerait d’être un peu déprimante : un ciel tout gris, quelques flocons qui voltigent, les routes ternes. La ville pas sous son plus beau jour.
Mais au final, un temps qui s’accorde plutôt bien avec mon activité studieuse du jour : un texte à traduire, des énormes dictionnaires, de l’encens, une bougie, un thé (enfin pas encore mais bientôt), des shortbreads (yummy !) et puis bon, dommage, mais des lampes allumées, déjà. Quelle tristesse, la nuit en plein jour.
Et en atterrissant sur ce blog, je me rends compte que mon dernier petit mot commence à dater. Mais je suis surmenée dis donc, si j’ai même plus le temps de passer par ici pour bavarder quelques instants. Et puis…
…oh my God, une tempête de neige ! Incroyable, il neige à fond. Heu ! Vite, mes boots, mes gants, mon bonnet. Vite, « La balade de Melody Nelson » en bande-son. Vite, sortir, laisser les flocons recouvrir mes cils, tracer ma route en pas de suspension, tirer la langue pour savourer le goût des derniers jours de l’hiver. Vite !

mercredi, 14 mars 2007

ELOGE DE LA FEMME-MUR


Elle a fait le mur... ou plutôt elle a fait les murs de la cité. Miss Tic. Miss Tic et ses amazones urbaines qui squattent les façades parisiennes depuis plus de deux décennies. En descendant de chez Steph l'autre jour, je me suis retrouvée nez à nez avec cette demoiselle qui m'a donné une leçon de stratégie amoureuse. Comme ça, par hasard, juste en bas de la maison. J'ai écouté, maintenant je sais.

J'aime quand l'image se mêle aux mots. Méli-mélo. Et dans ce cas précis, les mots font souvent mouche, voire même plus que le visuel. Piquées au hasard de son site, quelques répliques bien senties, de la poésie de coin de rue.

Quelque part dans le XIIIème:
Quand je mords dans ton histoire
Ton sentiment a des yeux d'assassin

Plus loin dans le XVème:
Avec les années
L'amour se fait plus chair

Et dans le XVIIIème:
Est-ce que l'homme descend du songe?

... allé, je suis tentée, encore 2 petites: "à Lacan ses lacunes", "j'ai des frissons tatoués sur la peau du souvenir"

C'est tout simple, mais ça fonctionne. Ca raconte des choses. Et j'aime sa systématique de l'escargot: commencer les premiers pochoirs en 1985 dans le Ier arrondissement, pour investir méthodiquement un nouvel arrondissement chaque année. 2004 pour le XXème arrondissement donc. 20 ans d'art des rues. Une vie bien remplie, non? What's the next city?

mardi, 13 mars 2007

LE COUP DE LA PANNE


Et bien, nous voilà en panne de légende. Si si, je vous assure. Parmi ses nombreux talents, mon pote Steph (marrant comme ce mot devient un bloc indissociable c'est pas Steph tout court, non, c'est monpotesteph), bref, Steph a un don particulier: celui d'avoir des voitures légendaires. Pas dans le sens bolide tout terrain, non, juste qu'on y vit toujours des trucs incroyables.

Lorsque j'habitais à Paris, voilà bien des lustres, la voiture de Steph était une mythique Fiat 500 rouge... enfin je crois, j'ai une déficience chronique en ce qui concerne les voitures... je pige rien aux marques, couleurs et autres détails inutiles. Une voiture c'est 4 roues, un volant et vogue la galère. Et mon Dieu, qu'est-ce quon était bien tous encastrés dans cette minuscule Fiat. Rouler dans les rues désertes au beau milieu de la nuit, traverser la cour du Louvre, la Pyramide sur notre gauche, partir dans la ronde de la Concorde, avec la grande roue d'avant le nouveau millénaire, assurer la logistique lors de nos tentatives d'explorations nocturnes du cimetière Montmartre. Et les rires... et l'inconfort du coffre, où va savoir pourquoi, je me retrouvais toujours cantonnée. Super, merci tout le monde, c'est vraiment chouette d'être toujours la plus petite!

Et puis après des années de bons et loyaux services, la Fiat a été remplacée par la Twingo violette. Plus pop, plus spacieuse, mais tout aussi mythique. Elle nous a servi d'abri et d'annexe au campement numéro 1 cet été lors de l'expédition tessinoise, elle nous a conduit sans jamais faillir au 5 de la rue G. à des heures plus qu'indues, elles a supporté les incessantes cascades de Steph sans broncher.

Et ben vous savez quoi... la Twingo nous fait le coup de la panne... quelle idée! On s'est mis à surchauffer sur les boulevards, à devoir s'arrêter tous les 3 mètres pour rajouter du liquide de reffroidissement qui devenait tout orange, gluant et puant. Et on a dû finir par l'abandonner en bas de chez Steph, jusqu'à ce qu'il se décide à la pousser jusqu'à chez le docteur de voitures aujourd'hui. Et alors là on est tristes, et tendus, et on attend le diagnostique comme des parents inquiets. Alors juste avant de m'endormir, je prierai le dieu des ferailleurs pour qu'il accorde un peu de répit à madame Twinguette, histoire qu'on puisse encore partager de drôles aventures.

lundi, 12 mars 2007

... PAS TANT QUE MOI


Quelle époque, mes aïeux, quelle époque. On nage en pleine ère du "pré": précuit, préfabriqué, prémâché, précarité (mais si), prétérit (ah non... ça c'était les latins). Tout est à portée de main pour éviter le moindre effort inutile. On se fait livrer des maisons en kit aussi faciles assembler que le vaisseau spatial Légo, on bouffe les petits plats que Betty nous a mitonnés avec amour (tiens... l'est pas morte y a pas longtemps celle-là?). Trop facile la vie!

Et dans la loi du moindre effort, nos sentiments si banals et clichés, anticipés et pré-exprimés à notre place. Si prévisibles. Lorsque je navigue dans le menu de mon Nokia rose fille, si je surfe sur les options des messages, je peux m'éviter une foulure du pouce grâce aux messages pré-écrits pour moi, par des gens assez malins pour prévoir les situations les plus communes de ma vie: "je suis en retard", "je suis occupé" (désolée les filles... les verbe occuper concerne toujours le genre masculin), "rendez-vous à", et le comble du cynisme... "moi aussi je t'aime"... parce que oui, recevoir des mots d'amour et y répondre de la manière la plus entendue qui soit... c'est ce qu'on fait tous non? Je t'aime. Moi aussi je t'aime. Aussi simple que ça. Aussi vide de sens et désincarné que ça... moi aussi je t'aime.

Et pour achever de me déprimer, cette carte sur laquelle je suis tombée l'autre jour à Paris, et que je n'ai pu m'empêcher d'acheter. Comme si elle me faisait de l'oeil, comme si elle m'était personnellement adressée, malheureusement, quand je l'ai ouverte... elle n'était pas signée. Incroyable quand même, une carte préfabriquée qui anticipe le fait qu'un jour, quelqu'un (masculin encore, visiblement... parce que oui, pour la version fille ils ont sans doute imaginé un truc du genre: "c'est pas grave"), que quelqu'un donc, aurait à présenter de si piteuses excuses qu'il fallait l'aider à trouver les mots justes: désolé. Pour qui? Pourquoi? Ca me laisse songeuse. "Désolé, je ne t'aime plus... je pars avec la secrétaire", "désolé, j'ai dilapidé toutes nos économies au casino", "désolé, j'ai oublié notre bébé dans le caddie du supermarché, je viens juste de m'en rappeler, oups". Désolé, certes, mais pas tant que moi.

vendredi, 9 mars 2007

LA NUIT DES VENTILATEURS


Je sais pas ce qu'ils avaient tous hier soir au Caprices Festival, à croire qu'ils jouaient dans le Sahel et non à la montagne. Parce que oui, c'était la nuit des ventilateurs sur scène, dans le cas de Samael, pour faire voltiger les cheveux des garçons, et chez Iggy & the Stooges... pour maintenir le batteur en vie. Ben oui c'est ça la vie: "first I wanted to change the world, but now I just want to leave (live?) with dignity..." D'abord on vit et ensuite... ben on essaie juste de survivre. Mais non! J'arrête avec ces cyniques considérations.

Anyway, une légende en bon état de marche sur scène hier soir, puisque le monsieur Pop sait toujours faire vibrer les foules et attiser le feu du (feu?) rock'n roll. Hier soir, j'aurais aimé savoir voyager dans le temps, pour pouvoir perdre ma voix et transpirer au son des Stooges dans la fièvre des 70's. Si la hargne est si présente après 30 ans de plus ou moins bons et loyaux services, je me dis que j'aurais voulu être là pour assister aux premières étincelles. T'imagines? Voir ça sans aucun recul d'attitude, sans aucune vision post-moderne, juste le moment. Ici et maintenant. Ca me laisse songeuse.

Raw Power.

mercredi, 7 mars 2007

T'ES BELLE


Un peu de musique, encore, de celle qui fait vibrer, ou du moins, me fait vibrer, encore et toujours. De celle qui se glisse sous la peau, qui entre dans la tête et accompagne un bout de journée, ou un bout de nuit. Une petite perle que je suis contente de serrer fort dans ma main: "T'es beau" de Pauline Croze. Une simplicité à faire rougir, une petite bouille à faire sourire, j'avais juste envie de lui dire: "T'es belle et cette chanson est un petit bonheur". C'est rare de si jolis mots au masculin: t'es beau. Dommage, on devrait les oser plus souvent.

J’ai beau,
J’ai beau me dire qu’au fond c’est mieux,
Même si c’est encore douloureux,
Je n’ai pas de recoin silencieux.

C’est beau,
C’est beau parce que c’est orageux,
Avec ce temps je connais peu,
Les mots qui traînent au coin de mes yeux.

Pauline, un univers qui inspire et fait envie. Une guitare, quelques notes et sa drôle de voix. Tout est dit. Et lorsqu'elle se pare de son habit de lumière, Pauline invite quelques violons, sans tambour ni trompette. Un moment d'une délicatesse à faire chavirer.

mardi, 6 mars 2007

PLEINE LUNE


Ici comme ailleurs, la pleine lune. Enfin je sais pas quel état était le jour précis, mais depuis que je suis ici, chaque nuit lorsque je lève le nez au ciel, c'est la pleine lune. Oui c'est vrai!

Même que l'autre soir, une éclipse de lune il y a eu. Et même que comme je suis une andouille, j'ai oublié de monter sur la terrasse de Steph pour observer ça, trop occupée que j'étais à marquer des points au blind test improvisé. Et mon oreille presque aiguisée sursaute devant quelques évidences et fait grimper mon score: Iggy Pop, NWA, Rammstein, Sonic Youth. 4 points au compteur et j'en oublie Dame Lune qui a rendez-vous avec Monsieur Soleil. Déconnectée de cette planète comme si ce genre d'événement arrivait chaque mois. Bravo!

Plus tard, emmêlée dans les draps, ce phénomène encore, pour la 2ème fois en 4 lunes: cette incroyable lumière qui entre par la fenêtre, un bain de lune dans le flou de mes nuits, la phosphorescence de la peau, la magie qui s'installe. Jamais dans mes lits successifs n'avais-je laissé la lune s'immiscer ainsi et venir me tirer de mon sommeil. Et samedi, les yeux fermés, j'ai soudain eu l'impression que la lumière était allumée. Lorsque j'ai ouvert les yeux, l'énorme visage de lune se détachait en plein centre de la fenêtre et me contemplait silencieusement, un sourire en coin. J'ai plongé mes yeux dans les siens, quel cadeau! Et puis je me laisse catapulter quelques lunes en arrière, la même lumière irréelle, une fenêtre et de grands arbres moqueurs, 17 Seconds en suspens, de l'eau salée.

Et puis ce soir, une expédition de touristes en souvenir du bon vieux temps, à Montmartre avec Steph. Du vent plein les cheveux, la ville qui se dévoile à nos pieds et ses lumières qui ne scintillent que pour nous. Sur la droite la Tour Eiffel se la joue en habits de lumière et à notre gauche cette énorme lune orange, magnifique et improbable, et ce niquedouille de Steph qui a oublié de rabouler mon appareil photo comme je le lui avais demandé, et cette image que je ne peux qu'immortaliser dans un coin de ma tête. Et pour vous, pauvres vous, une image que j'ai été obligée de piquer sur planetroller... Mais des choses pareilles.

Et puis dans le registre Pleine Lune, Julie, j'ai acheté les kilomètres de thé comme promis. Ca sent bon! Ca pèse lourd!

samedi, 3 mars 2007

IN MOTION


Ces parenthèses suspendues dans l'espcace-temps, ce no man's land entre l'ici et là-bas, ces moments qui ne ressemblent à aucun autre: en suspens dans un habitacle en mouvement. En mouvement, rien que ce mot, magique, me fait déjà voyager.

Vous avez déjà remarqué comme ces instants de voyages sont particuliers? Comme ils développent des espaces d'intimité en accéléré avec les gens qui partagent ce bout de chemin. Ces incroyables conversations qu'on entame lorsque la voiture avale des kilomètres de route au coeur d'une nuit d'été, à la douceur du son du programme nocturne d'une quelconque station radio locale. On ouvre la fenêtre, on laisse le vent nous décoiffer et nos mains font des vagues, portées par le vent. Quel que soit le mode de transport, en solitaire ou en régiment, ce sont des moments toujours à part. Ou du moins, moi je les trouve à part.

Hier donc, presque 4h en suspension entre Lausanne et Paris, les fesses rudement installées sur un strapontin TGV. Mais attention, un strapontin de première classe. Marrant comme je n'ai constaté aucune différence majeure entre le strapontin 1ère et 2ème... si ce n'est le prix... quelle idée ils ont eu ces gens de tous vouloir voyager en même temps que moi! 3h40 pour cettre traversée en solitaire, à collectionner des fragments de vies, des bribes de conversations, des prénoms d'enfant, Flore et Arthus, des murmures téléphoniques pour rassurer l'amoureux inquiet: "oui, ne t'inquiète pas, je suis bien installée, j'arrive à Dijon dans 1h, je t'aime". C'est beau.

Plus tard, un siège first class se libère et ouvre ses larges bras pour accueillir ma frêle silhouette (argl, j'arrive jamais à retenir l'orthographe de ce mot). Je me laisse glisser, le paysage défile et les morceaux aussi... Toujours en minuscule, puisque comme le disait monsieur G: "la chanson est un art mineur":

- the rolling stones: "love in vain"
- tom mcrae: "one more mile"
- nick cave & the bad seeds: "west country girl"
- kate bush: "under ice"
- ed harcourt: "beneath the heart of darkness"
- songs:ohia: "the black crow"
- elliot smith: "let's get lost"
- the velvet underground: "i'm waiting for my man"
- my brightest diamond: "we were sparkling"
- tindersticks: "room 321"

Et déjà, les titres forment un scénario qui fait tellement sens, qui résonne loin.

Parfois le mode aléatoire réserve des mix à la beauté surprenante. Et puis parfois, je sais pas, ces bouts de paysages, ces bouts de mélodies, ces bouts de films qui défilent derrière mes yeux me racontent une histoire triste, alors des larmes naissent, à fleur de cils et vont mourir à la naissance des cheveux. C'est comme ça, et pas autrement.

jeudi, 1 mars 2007

PFFFFF


Il fait tout gris, il pleut, il fait froid, y a du vent, j'ai le rhume. Et donc... je suis de mauvais poil et ça c'est plutôt rare. Et si l'un de mes amis se met à ricaner en lisant cette dernière phrase, je lui colle un bourre-pif! Non mais.
Hop, je me lève pour aller allumer la lampe derrière moi... allumer la lumière chez moi à 13h? Houston, we have a problem! J'aime pas l'hiver et j'aime pas être malade, et d'accord, je cesse de geindre. C'est juste que j'ai l'impression de revivre, in certain ways, ma première semaine de janvier, et alors là, believe you me, c'était loin d'être une sinécure.
Voilà je reprends après 1 bon... ah non 2 bons éternuements et des larmes pleins les yeux. J'aimerais du soleil sur ma peau et des taches de rousseur sur mes épaules, du sel sur mes lèvres et du sable sous mes pieds. Houston, we definitely have a problem.
Du coup, quels vont être les remèdes du jour pour me sortir de cette mauvaise posture? J'ai pourtant tout bien suivi les conseils de Karim le naturopathe aguerri (guéri?), à savoir: "dès que tu te sens tomber malade, fonce et bois du chlorure de magnésium", et là je réponds, de ma voix "motörheadienne": "j'ai essayé bais ça barche pas". Alors je crois que, juste pour aujourd'hui je vais me préscrire l'ordonnance suivante: 1. Des gaufrettes au chocolat. 2. Un bon bain chaud (au beau milieu de la journée... quelle décadence). 3. De la musique douce (comme si ma discothèque pouvait proposer autre chose). 4. Du feu dans ma cheminée imaginaire. Et puis voilà, je serai enfin prête à retourner affronter le monde pour de nouvelles aventures. L'est pas belle la vie? Failure is not an option!