dimanche, 29 juillet 2007

LA PAGE BLANCHE


Très silencieuse me voilà, m'aperçois-je, pour une bavarde de mon espèce, c'est loin d'être anodin. Alors fichtre diantre, où sont donc passés mes mots? Attendez deux secondes, je fouille mes poches... non rien. Sous les coussins du canapé... non plus. Au fond de mon sac... que dalle. Merde alors, me voilà muette pour de bon, ou presque.
Alors là, un petit flash météo improvisé, juste pour dire que le ciel est en train de déverser des kilomètres de larmes sur la ville. Du fond de mon canapé. toutes fenêtres ouvertes, je dois avouer que c'est assez agréable.
Et hop je reprends le fil. Comme une carpe disais-je donc, en faisant semblant de chercher autour de moi. Pour de faux oui, parce qu'à vrai dire, je sais exactement où sont mes mots: coincés dans ma gorge. Il y en a tellement, tellement à la fois que ça bloque, juste avant mes cordes vocales, quelque part entre le plexus solaire et le coeur. Douloureux? Pas le moins du monde.
Et pour couronner le tout, un total laisser-aller dans le registre photographique, même pas de quoi raconter en bulles. La vraie panne sèche. Misère, quel blog buissonnier!
Un flou passager cependant, j'en reste persuadée, car je sens déjà, à l'arrière du palais, presque à l'orée de mes lèvres, quelques balbutiements frayer leur chemin, patiemment.
Des mots, bientôt.

dimanche, 22 juillet 2007

CON DE CHAT


Troublante rencontre dans les rues de Carpentras l'autre jour: la réincarnation d'Hitler en chat! Oui c'est vrai. Je déambulais tranquillement, quand dans le coin de ma rétine s'est imprimé cette drôle de vision, un chat à moustaches. Rien de plus normal me direz-vous, et oui vous répondrais-je, sauf que là je ne parle pas des attributs normaux de tout félin qui se respecte. Que nenni, parce que le matou en question, c'est une vraie moustache de guide de la nation qu'il arborait le plus naturellement du monde. Heu! Adolf, passant une retraite paisible dans le sud de la France et dans la peau d'un chat. Ça pour une histoire!
Et puis bien sûr, je ne peux m'empêcher de penser au con de chat du "Combat Ordinaire", le bien nommé Adolf. Fschhhhhhhh! Le chat de Larcenet existe pour de vrai et vit à Carpentras, alors ça, ça me scie.

vendredi, 20 juillet 2007

HAUTE VOLTIGE


Il fallait le voir pour que vous puissiez y croire... quand je vous disais qu'il fallait être un cascadeur pour nettoyer les vitres de la véranda. Maintenant vous savez deux choses: 1. je ne suis pas une affabulatrice, 2. le jour où on mettra les cons en orbite, l'architecte qui a conçu ce truc n'a pas fini de tourner.
Depuis que j'habite dans cette maison, c'est la 2ème fois qu'un aventurier de l'extrême débarque à l'improviste pour exécuter la mission qui lui incombe. A chaque fois le même scénario: je vaque à mes occupations semi-réveillée, trois-quart décoiffée lorsque se présente à ma porte un jeune cosmonaute équipé comme pour l'ascension de la face nord de l'Himalaya. Un drôle de métier me dis-je à chaque fois. Une sorte de croisement entre Maurice Herzog et Madame Gonzales, un job à mi-chemin entre l'alpiniste de haut vol et la concierge de quartier. Schizophrène? En tous les cas, le garçon en question avait l'air plutôt heureux.
Heureuse aussi suis-je depuis que je peux contempler la ville à travers des carreaux immaculés. Dommage que Céline n'était pas là pour assister à ça, on aurait pu improviser une séance photo de derrière les fagots.

mardi, 17 juillet 2007

J'EN PERDS MES MAUX


Déserteuse... pardon, pardon, je l'avoue. Mea Culpa. Ce blog a été éhontément laissé à l'abandon pour cause de diverses raisons. Tout d'abord, le temps file, ensuite le soleil brille et pour finir... la fée électricité a débranché quelques jours et s'est mise au vert. Vert? Bizarre, car lorsque je ferme les yeux, je vois du bleu, du bleu à perte de vue. Du bleu jusqu'au bout de mes doigts, et je souris.
Et dans le creux de ma main, une bulle, délicate et inattendue. Une bulle d'ailleurs qui dans un murmure, m'a transportée en douceur vers un à Yeure ensoleillé. Un à Yeure au goût de sel et d'abricot, et puis du sable partout sur ma peau, des paysages à pleurer, une bande-son à fleur d'âme.
Que dire? Les mots me semblent soudain superflus, le silence s'offre à mes lèvres. Je laisse le flou s'installer sous mes doigts et les mots se perdre sans essayer de les retenir. Le sommeil me gagne, remonte lentement le long de ma colonne vertébrale, la pensée se fait confuse, je plonge. La nuit me déroule son tapis d'étoiles que je foule d'un pied léger, reconnaisante. Un chemin d'étincelles, une chorégraphie rituelle, le sourire au pied de l'échelle. Deux "L", deux ailes. Time to sleep.

(artwork by Fabian Sbarro)

vendredi, 6 juillet 2007

REMBOURSEZ!


Oui, mais alors non. Là ça commence à devenir lassant. L'été qui joue à cache-cache avec nos nerfs, moi je proteste. D'autant que voilà 3 semaines que j'ai trouvé le chapeau de l'été. Oui, vous avez bien lu, pas un chapeau, mais LE chapeau. Celui destiné à ajouter la dernière touche à toutes ces folles nuits étoilées en perspective. Ou peut-être le considère-je de cet oeil justement parce que je ne peux que le contempler. Ben oui hein, va essayer d'avoir l'air maline avec un panama en paille sous des trombes d'eau. Pfff.
Alors je ne sais pas qui là-haut est responsable de cette carte postale délavée qui nous sert de paysage, mais please, faites un effort! Un si beau chapeau, ce serait dommage.

jeudi, 5 juillet 2007

VOUS AVEZ DIT BIZARRE?


J'adore la nuit, parce qu'il s'y passe toujours des trucs surréalistes. La preuve:

L'autre soir avec Céline, alors qu'on rentrait tranquillement chez nous, on a trouvé ça. Oui ça. Cette poupée gonflable, abandonnée par terre, sous la lumière crue d'un réverbère. Seule, dégonflée, blonde, en pleine nuit, et en bikini en plus! Mais qui sont les inconscients qui ont pu faire une chose pareille? Et alors là, attention, freinez vos esprits tordus immédiatement, parce que quand je dis poupée gonflable, ça ne signifie pas l'une de ces créatures équipées pour être le réceptacle de toutes les perversions humaines. Non, une poupée gonflable tout ce qu'il y a de plus honnête, pas une de ces filles faciles et lascives, non non non.

Alors voilà, cette blonde demoiselle orne désormais notre salle de bains, puisque forcément, nous n'avons pas été assez insensibles pour la laisser traîner dans le caniveau. Une fois nettoyée à grande eau et suspendue à son petit crochet (toujours dégonflée, of course, puisque aucune d'entre nous n'allait relever le challenge de coller sa bouche contre l'orifice prévu à cet effet), elle a semblé plutôt contente, et ne cesse de sourire depuis. Et puisqu'elle reste obstinément silencieuse, Céline et moi lui avons trouvé un nom en attendant: Charlène.

Quand je vous dis qu'il se passe toujours des trucs dingues la nuit.

lundi, 2 juillet 2007

BYE BYE


Aujourd'hui, avec Guillaume et Totor, on a dit au revoir au lieu qui nous a abrités ces 7 dernières années: notre local de répétition. Priés de dégager fissa qu'on a été... enfin... pour de vrai ça fait 6 mois qu'on sait qu'on va devoir partir, sauf que fidèles à notre bonne vieille méthode, forcément, on a tout fait à la der. Tout, ça veut dire empiler les 1000 tonnes de matos dans un bus, et à la der, ça veut dire aujourd'hui, jour où les ouvriers commençaient les travaux et se sont mis à démolir la moitié de la baraque. Pour un peu, on se prenait le plafond sur le coin de la figure.
Quand j'ai ouvert un oeil ce matin et que j'ai entendu la pluie tambouriner sur le toit, je me suis dit que ça allait être une rude journée. Quand j'ai ouvert la porte du local et constaté l'ampleur de la mission, je me suis dit que "vivement ce soir qu'on se couche". Et quand, après 3 aller-retours dans les escaliers (2 étages, s'il vous plaît) les bras chargés de machins électroniques du siècle passé, je me suis échouée sur le canapé défoncé, je me suis dit que décidément, j'aurais mieux fait de rester dans mon lit. Et puis finalement, on s'est pas si mal débrouillés, et en plus, cadeau surprise, on a pu compter sur la paire de bras en bon état de marche (et tatoués) de David. La fête.
Ainsi donc s'achève l'aventure de notre local orange, celui aux grandes fenêtres claires où lorsque l'on faisait trop de bruit, la voisine d'en face nous lançait des patates cuites. Ce cocon douillet qui nous a patiemment abrités lors de nos périodes de gestation. Ces 4 murs qui ont résisté à tous les premiers balbutiements de la plupart de nos chansons, aux répétitions épiques et électriques du power trio improvisé pour des reprises de Nirvana, aux assourdissants coups de caisse claire signés Bio.
Lorsque tout a été débarrassé, on a tous, chacun à notre manière, remercié cet endroit privilégié de nous avoir si bien abrités, recueillis, écoutés, inspirés. On est partis à reculon, un sourire aux lèvres, en se disant qu'un chapitre se fermait, mais qu'on se réjouissait de lire le prochain.