mercredi, 29 août 2007

mardi, 28 août 2007

EN ROUE LIBRE


Heureuse comme une gamine à déambuler dans les rues de Paris en pédalant telle une dératée échevelée. Ça faisait des années que je râlais à chaque fois qu'il fallait passer des plombes dans le métro ou changer 15 fois de ligne. Je savais que le vélo était LA solution pour s'approprier les rues de la ville, malgré les mises en garde avisées de mes amis autochtones: "Ou la la, le vélo à Paris, galère. Les gens roulent comme des fous, c'est pollué, et surtout... c'est pas aussi plat qu'on ne le pense. Montmartre... ça monte!" Ha ha ha... permettez-moi, mes chers amis citadins, de m'esclaffer aujourd'hui. Ça monte, oui, oui, venez faire une promenade à Lausanne et vous verrez ce que monter veut dire. Et puis surtout, maintenant je sais que j'avais raison.
Quelle magnifique idée que ces "Vélib" installés par la mairie de Paris. Quel ingénieux système. Dans tous les coins de la ville, des bornes où l'on peut emprunter des vélos pour une somme dérisoire. Bip bip bip, on tape son code, clic, on dévérouille le vélo, et hop, vogue la galère. Ouf ouf ouf, on pédale jusqu'à destination. Youpie, on repère une borne pas trop loin. Clic, on repose le vélo. Et puis voilà.
Ces 2 petites roues ont donné un parfum totalement différent au weekend parisien. Un sourire scotché sur mon visage, des scènes et des situations tellement drôles. Un air d'enfance. J'ai adoré. Et je peux vous dire que je n'étais pas la seule. Parce que oui, comme cette installation est toute récente, tout le monde découvre ce petit bonheur avec des yeux malicieux, quelques coups de pédales et des réminiscences d'antan remontent aux joues des gens. Ce weekend, j'ai vu briller dans les prunelles des étincelles qui n'appartiennent qu'à l'enfance, dans des yeux qui l'avaient quittée depuis longtemps.
Au final, à peine mis les pieds dans le métro, la moitié de la ville parcourue dans tous les sens à la seule force de mes mollets, des cuisses musclées et des épaules bronzées. Moi je dis bravo.

mardi, 21 août 2007

ICH BIN BRANCHOUILLE


Ben oui, hein, le verdict est tombé l'autre jour: sans crier gare, me voilà propulsée à la pointe de la hype, paf, comme ça, d'un coup, rien qu'en me baladant dans la rue. C'est fou l'avancement qu'on peut prendre rien qu'en déambulant avec nonchalance, battant le pavé du talon de ses bottines de frimeuse. Ouais bon, d'accord, je romance un peu, il n'empêche, ça m'en a foutu un coup quand l'oeil de Moscou du web fashion s'est approché à pas de loup, chemise carrolée, pieds nus dans ses mocassins de cuir, la mèche rebelle juste comme il faut, tout ça pour m'aborder d'un: "j'aimerais bien te prendre en photo".

Me prendre en photo? Oui, oui, bien sûr. En bonne fille ayant bien intégré les leçons urbaines de ma maman, je m'aprête à prendre mes jambes à mon cou, parce que sinon, ou la la, je risque de me retrouver "habillée cul nu" (comme dirait Fred) dans un sordide garage aménagé en pauvre studio photo, avant de découvrir avec effroi, la face cachée de ma lune exposée sur toutes les pages honteuses de la moitié des sites web de cette planète. Misère, la fin d'une vie honnête. Et puis bon, en bonne fille majeure, je me souviens subitement que ma maman ne prodigue pas QUE des bons conseils (du genre: "le soleil ça guérit tous les problèmes de peau"... ben oui hein, surtout quand on est tendance rousse comme moi). Alors du coup, je freine mon amorce de fuite et je décide d'écouter le laïus du bonhomme habillé tout de travers.

Force est de constater que sa proposition ne risque pas de dévoiler ma vraie couleur de cheveux à la face du monde, et qu'il s'agit en fait de poser ici, là, tout de suite, direct dans la rue, et que ce qui l'intéresse ne se situe pas SOUS mes habits. Non point, puisque le site en question recense et encense les gens "bien habillés". Mais oui, vous savez, ceux qui se promènent en habits du dimanche toute la sainte semaine. Alors ça, c'est le pompon! Julie se fout souvent de ma gueule en me traitant de parfaite petite bobo, mais de la part d'une fille en jupons (héhé), je ne me sentais pas particulièrement chamboulée dans mes goûts vestimentaires. Mais lorsque l'un des gardiens du panthéon de ces gens-là, me spotte dans la rue et par là-même, de son coup d'oeil averti me valide et m'estampille bobo pure souche, alors là, je peux me dire que j'ai touché le fond du bac et que mon étincelle rock and roll a dû rendre l'âme sans que je m'en aperçoive. Merde alors. Ben dis donc... tout fout le camp moi je dis.

Au final, la photo a été faite... parce que oui, autant être bobo (bobette) jusqu'au bout, et puis surtout, je savais que tout ça ferait poiler Julie. Julie qui va pouvoir m'enterrer sous ses sarcasmes au moins jusqu'à la prochaine collection prêt-à-porter printemps-été. Quant à moi, je vous épargne les détails visuels parce que voir défiler des millions de chiffons plus ou moins bien portés sur des kilomètres de pages virtuelles, believe you me, ça saoule. En échange, je vais prendre bonne note de l'un des commentaires laissés sous ma photo et qui faisait l'éloge de mon vélo, en disant que dommage que l'engin ne figurât point sur le portrait, parce qu'il était génial. Ce n'est ma foi que trop vrai, mon vélo à moi, il tue la mort, et c'est lui que je décide, ici et maintenant, de placer au sommet de ma hype. Vous m'en direz des nouvelles.

samedi, 18 août 2007

FUGUE NOCTURNE EN SI MINEUR


Leçons de vie, tous les jours, ou presque, à mon âge comme au tien. Je découvre, les yeux grand ouverts, je prends, j'apprends, je grandis, j'aime, j'aime ça.

La nuit, une fois de plus, la voix de Cat Power se mêle au bruit du lave-vaisselle, le chat (chat!) dort comme un bienheureux, juste là, à côté. Un petit air frais au goût d'automne se glisse subrepticement par la lucarne entrouverte. Je m'arrache à la contemplation des lumières de la ville et me concentre sur ces autres lueurs, celles qui brillent quelque part à l'intérieur. Petites flammes vacillantes et persévérantes.

Je le répète encore et encore, le temps est un concept extensible, délétère, aléatoire. L'intervalle entre les secondes d'une vie qui s'écoule n'est jamais pareille, jamais. Un siècle ou un centième, une respiration, un temps mort.

Bling! Un bruit de verre cassé dans la rue. Des protestations. Un vendredi soir sur la terre.

Précieusement gardées dans le fond de mes poches, dans mon poing bien serré, les leçons de ces dernières semaines, dont celle-ci, approche, je vais le dire tout bas: "si le temps n'est rien, il en va de même pour l'âge". Je parle chinois? Sans doute. J'aimerais pouvoir traduire, mais j'ai du mal à trouver les mots justes, des mots qui pourraient faire sens. Sauf qu'il est tard, sauf que ça se brouille. Je lutte, mais plus je cherche le fil, plus il se perd. Friture sur la ligne. "Mayday, mayday,we're loosing it"... Promis, j'essaierai de reprendre le cours de cette conversation dès que la brume se sera dissipée.

Vu d'ici, ça ne ressemble à pas grand chose, j'imagine bien, je pourrais garder ce post dans un coin caché d'un dossier virtuel et le relire dans quelques temps en me demandant quel genre d'acide j'avais pris ce soir-là. Mais tant pis, sans y réfléchir plus que ça, je le lance au gré du vent, bouteille à la mer.

Et avant de sombrer totalement dans le sommeil, le casse-tête du jour: c'est pas tout de bavarder sans queue ni tête... va falloir illustrer tout ça maintenant. Aïe!

lundi, 13 août 2007

COMPILATION: MODE D'EMPLOI


Ou encore: "le subtil art de la compilation"

Oui, oui, c'est ça, rigolez autant que vous voulez, du genre: "ha, ha, ha, elle va quand même pas nous pondre une thèse sur le pourquoi du comment d'un simple alignement de morceaux plus ou moins bien choisis?". Et bien si, elle va, et ceci malgré la probabilité d'une majorité de protestations. M'en fous, c'est dimanche, j'en fais qu'à ma tête et je tue le temps avec conviction. Alors peut-être pas une thèse, soit, mais quelques lignes sur le sujet, paf, vous n'y couperez pas (oui, enfin si vous décidez de lire jusqu'au bout).

Une compilation donc. Et pas le genre de machin non identifié qu'on essaie de vous fourguer dans tous les supermarchés de la musique, ces espèces de fourres-tout cacophoniques où les pires côtoient les pires et où les pochettes barriolées filent le mal de mer. Non, point. Je veux parler des compilations "homemade". Ces conversations intimes que l'on couvre pudiquement d'un voile de mélodies et que l'on entame avec les gens qu'on aime.

C'est ma copine Julie (encore elle) qui m'a initiée à l'art (et surtout au bonheur) de la compilation, voilà moultes années déjà. Tellement d'années en fait, que les compilations qu'elle m'offrait étaient gravées sur mini disque (ouf... j'ai échappé aux désuètes cassettes, et par là même, je peux confirmer le fait que je ne suis pas née au XIXème siècle). Et à chaque fois, ces petits bouts de paradis musicaux sont des capsules de bonheur à retardement. Parce que oui, à part à de rares exceptions, la puissance des morceaux vient vous catapulter en différé et presque toujours lorsque l'on s'y attend le moins. Par surprise. Généralement, on reçoit l'objet, le titre nous fait sourire ("c'est déjà le printemps", "la compil' des exas"), on lit la liste des morceaux (qui ne nous dit souvent pas grand chose) et puis on la pose dans un coin jusqu'à nouvel ordre. Jusqu'à ce que ça soit le moment. Ou pas le moment. Jusqu'à ce qu'on ait envie d'écouter quelque chose d'autre, quelque chose de nouveau. Et alors là, invariablement, je suis soufflée. Il y a toujours, toujours un morceau qui me cueille et me scotche, me scie, m'assied. Et à chaque fois, ce petit moment-là n'a pas de prix. Le seul mot qui vient est: merci. Merci de me faire partager ça.

Alors voilà, avec le temps et la technologie, moi aussi je m'y suis mise, à ces petits cadeaux en chanson. Moi aussi, j'entame cette relation épistolaire en clef de sol, je dévoile un petit bout de la bande-son de mon scénario enfoui aux gens qui comptent, à ceux qui sauront entendre. Et je ne saurais dire ce que je préfère: recevoir une compilation ou passer du temps à en préparer une. Du temps oui, parce que l'histoire qu'on a envie de raconter ne se construit pas à la légère. Il faut choisir les mots, parcimonieusement, et surtout, savoir dans quel ordre les dire. J'adore cet instant: se projeter dans l'univers de la personne, se demander ce qui la fait vibrer, ce qui accélère sa respiration, ce qui la fait chavirer. Choisir la couleur du voyage, choisir le rythme de la balade, choisir les chemins de traverses. Fermer les yeux et, en pensée, prendre sa main et l'emmener au gré des notes: "oui, suis-moi, par ici, par là maintenant, viens, c'est là que j'ai envie de t'amener".

Juste là, je prépare une compil', et bloquée je me retrouve. L'impasse. Je connais exactement l'itinéraire à emprunter, je pourrais y aller les yeux fermés, sauf que j'ai l'impression qu'il me manque de la matière. Je sais la saveur des mélodies que j'ai envie de glisser dans le creux de l'oreille, sauf que ces notes n'existent que dans ma tête. Ou peut-être que c'est les battements de mon coeur que j'entends. Alors quoi? Me faudra-t-il passer de la compilation "homemade" à l'album "c'est moi qui l'ai fait" afin de pouvoir poursuivre cette précieuse conversation?

(photo: floue... je sais. Le Coolpix est retourné chez Jelena, mes talents photographiques en sont salement altérés du coup.)

lundi, 6 août 2007

WONDER CAT

Dans la série: comment tuer le temps lorsque l'on ne se ronge pas les ongles, voilà la super méchante que je suis. Ça alors! Cette combinaison latex, ces courbes plantureuses... c'est tout moi.

Your results: You are CATWOMAN



With a troubled past and an upbringing on the streets you have learned how to fend for yourself through crime.


Click here to take the "Which Super Villain am I?" quiz...



Tout ça c'est de la faute à Yann qui ne trouve rien de mieux à faire que de mettre ce genre de lien sur son blog. Tsss...

Bon, je vous laisse, j'ai deux, trois comptes à régler, quelques bourre-pifs à coller et une vengeance à prendre. (Et là dans la bande-son, hop, je ferais claquer mon fouet d'un coup sec. Mais version onomatopée c'est plus dur, allez, j'essaie: fchhhhhhhtttch!)

mercredi, 1 août 2007

EST-CE QUE TU CROIS QU'ILS L'ONT FAIT?


Et bien oui, ils l'ont fait, et ça c'est dommage.

Un torchon est arrivé dans la boîte aux lettres de tous les ménages suisses. Oui, j'ai bien dit tous les ménages suisses. Une chose nauséabonde arborant fièrement les couleurs nationales juste avant le 1er août (fête nationale suisse), histoire de réveiller la fibre patriotique somnolante des beaufs bedonnants de ce pays, scotchés à leurs canapés en alcantara à monter soi-même (payables en 3 fois). J'exagère? A peine.

Le pamphlet en question est issu des lumineux cerveaux des membres de l'UDC, l'Union Démocratique du Centre (parce que oui, en Suisse, l'extrême-droite se trouve au centre... je sais, c'est à y perdre son romanche) et a été financé par un mystérieux mécène plus que généreux, puisque le bonhomme, ne sachant sans doute que faire de son argent (merde, il avait perdu mon adresse, dis donc) s'est dit que ce serait une bien chic idée de filer 500 000 balles à quelques fachos estampillés vrais de vrais, histoire de booster un peu leur communication. Au fait, un don à un parti xénophobe est-il déductible des impôts? Me demande.

L'image d'Epinal veut que la Suisse soit un pays paisible et modéré, illustrant à merveille les notions de demi-mesure et de consensus. C'est sûr. Dans la série "partageons notre opinion en finesse", l'UDC atteint des sommets d'élégance et de pertinence. Voyez plutôt:

Chères Suissesses, Chers Suisses,
Chères Concitoyennes, Chers Concitoyens


[...] La Suisse est aussi un pays magnifique. Les montagnes et les vallées, les collines et les lacs, les villes et les villages sont un cadeau. Mais pour que la Suisse reste comme elle est et pour que tout le monde s'y sente bien, il est indispensable d'imposer un certain nombre de principes. Nous avons aujourd'hui un problème avec les gens qui viennent en Suisse et se moquent de nos règles.

Voilà pourquoi nous lançons cette initiative pour le renvoi des étrangers criminels:
- les délinquants violents, les assassins et les trafiquants de drogue doivent partir
- les violents et autres délinquants sexuels doivent partir
- les profiteurs de nos oeuvres sociales doivent partir


et plus loin:

Pour plus de sécurité

Chères Suissesses, Chers Suisses,


Il n'y a guère d'autre pays au monde où vivent autant d'étrangers qu'en Suisse. Si la majeure partie d'entre eux respectent nos lois, on compte un nombre trop élevé d'étrangers qui abusent de notre hospitalité. Ils commettent des délits graves, menacent notre propriété et même notre intégrité physique et notre vie.
Voici des faits établis:

Proportions de délinquants étrangers:

- au total: 52.8%
- lésions corporelles: 52.7%
- meurtres: 55.5%
- chantages: 66%
- viols: 85.5%


Grâce à cette initiative populaire nous pourrons enfin renvoyer systématiquement les étrangers qui commettent des crimes graves dans notre pays. Nous augmentons ainsi la sécurité des enfants, des femmes et des hommes.

(à noter que dans la liste des crimes graves, figure l'abus de prestations des assurances sociales ou de l'aide sociale).

Et pour enfoncer le clou à coup de grandes bottes martiales, une illustration aux relents nostalgiques utilisant tous les codes éculés de la propagande nationale-socialiste. Alors là on s'incline et on applaudit des 2 mains.

La nuit gagne du terrain, to be continued.