lundi, 28 juillet 2008

PUTAIN DE MISTRAL


Chère Mobilière,
Si tu avais pu voir ma tête lorsque j'ai réalisé que le vent force 138 en provenance du Sud avait réussi l'exploit de renverser le verre 50cl rempli d'eau. Renversé l'eau sur la table, certes, mais inondant au passage... mon ordinateur. Mon ordinateur, bordel de merde! (excuse my French, mais des fois, il faut ce qu'il faut). C'était une belle après-midi ensoleillée et j'en avais profité pour m'installer dehors, pour une fois studieusement occupée à aligner des mots qui un jour feront sens plutôt que négligemment en recherche de distraction sur les pages de la toile mondiale. Mal m'en a pris puisque je fus punie immédiatement par le dieu de la fainéantise: "Tu es en train de travailler sur un texte qui commence à s'épaissir et tu n'as fait aucun backup? Tiens, en voilà pour ton grade"
Un tsunami est venu percuter mon paisible monde transformant sur le champ ce doux moment en une catastrophe "naturelle" d'ampleur cataclysmique. Cataclysmique pour mon cerveau en tous les cas. Lorsque j'ai vu le raz-de-marée submerger mon clavier, ni une ni deux, j'ai saisi l'ordi en un centième de seconde et l'ai arraché à ce milieu hostile. Misère, quel désespoir de voir les trombes d'eau dégouliner de la fente du lecteur CD/DVD. Et puis plus rien, black out, l'ordi s'est éteint direct.
Silencieuse minute de consternation, passage en revue mental de tous les trésors non sauvés précieusement stockés dans le ventre de la non moins précieuse machine. Et puis switch en mode accéléré, direction la salle de bains. Vite, une serviette, un sèche-cheveux. Une heure de séchage, polissage, mots d'encouragement. Le coeur bat la chamade au moment de la tentative de rallumage. J'appuie sur le bouton fatidique. "Bling", le bruit familier résonne avec bonheur dans mes oreilles. Peu à peu, chaque icône retrouve sa place sur mon bien-aimé fond d'écran. J'explore l'intimité de la machine et constate avec un soulagement sans bornes, que tout fonctionne.
Ouf, on a eu chaud!

vendredi, 18 juillet 2008

MON JEANS ET MES FESSES


Il y a quelques 107 ans de ça, j'avais écrit un article sur au sujet de mes jeans dans un magazine. Ça ressemblait à peu près à ça:

Ma biographie? Jamais déversée sur les pages adolescentes d'un journal intime, jamais coincée dans le sérieux d'un album photos. Les pages de ma vie, c'est sur la toile de mon jeans qu'elles se gravent, pas à pas

Biographie approximative
Je ne sais pas vous, mais moi j'ai toujours eu un jeans mythique. Notez bien que je ne dis pas des jeans, mais MON jeans, celui qui devient le meilleur ami de mes fesses pour un laps de temps plus ou moins long. Le costume essentiel du film de ma vie, ce bout de toile sur ma peau qui accompagne le moindre de mes mouvements, peu importe l'occasion. La rencontre avec LE jeans, c'est tout pareil que la rencontre avec un homme: il faut que ça soit fulgurant, qu'on sache tout de suite si c'est le bon. Bien sûr, pas le bon pour toute la vie jusqu'à ce que mort s'en suive, mais le bon jusqu'à ce qu'il passe de mode (le garçon bien sûr, pas le jeans).
Comme dans un journal intime, les pages de ma vie s'inscrivent en filigrane dans les coutures de mon jeans, se glissent dans les poches, les revers. Je peux y retracer les événements, gravés en Braille sur le tissu: "Ah oui, c'est la tache de graisse du barbecue de l'an passé". "Ça, c'est le trou au genou hérité de ma dernière tentative d'acrobatie en skate board... je sais, je fais pas de skate, le trou est là pour m'aider à m'en rappeler".C'est bien simple, je peux me remémorer les différentes périodes de ma vie rien que me souvenant quel était le jeans du moment: l'adolescence avec mon premier 501 qu'il fallait acheter troué (la joie des parents de débourser 100 balles pour cette ruine), et forcément, comme à 17 ans on en fait toujours trop, non seulement le mien était-il troué au genou gauche, mais aussi à la fesse droite. Aïe. Mes 20 ans et mon jeans diabolique, celui qui me faisait un cul d'enfer (ou peut-être étaient-ce mes 20 ans?). Le retour en enfance pour mes 25 ans avec cette incroyable salopette vintage, celle avec l'attache qui coinçait à chaque fois qu'il venait à un garçon l'idée de me déshabiller.
Je n'ai pas une âme de collectionneuse, peu de photos, pas de reliques poussiéreuses du genre: "la serviette dans laquelle il s'est mouché en octobre 89", mais mes jeans, eux, je les garde précieusement, ils sont mes trophées de vie.

Le drame
Le drame c'est chaque fois qu'un jeans rend l'âme, ou qu'il devient telement obsolète qu'on ne peut décemment le porter sans qu'il ne trahisse notre âge: "Tiens, tu portes le modèle qu'ils ont arrêté de fabriquer en 1992". Mon jeans du moment, c'est mon légendaire Diesel déniché à New York voilà 3 ans. Je l'aime d'abord parce que je l'ai gagné grâce à un paris avec mon amoureux: il a perdu, j'ai eu mon jeans hors de portée de mes sous. Je l'aime parce qu'il tombe parfait sur le bas de mes hanches, mais sans dévoiler la face cachée de la lune dès que je me baisse. Et voilà que mon jeans fétiche se meurt, ça fait des lustres que je marche dessus et que j'oublie de faire un ourlet, le tissu se désintègre et le trou à la fesse droite nous guette. Mon jeans part en poussière et le drame, c'est quand il faut se mettre à la recherche de son remplaçant, le drame, c'est de se rendre compte que le temps file, sur la toile, comme sur les visages.

Finalement
Après des kilomètres d'essais infructueux, de frustration face aux aberrations des diktats de la mode (jeans trois fois trop serrés, des tailles basses jusqu'à mi-fesses, des toiles moches, des faux trous), je me dis qu'au fond, il est pas si délabré que ça mon jeans new-yorkais. Finalement, il est peut-être increvable, la preuve, il a duré plus longtemps que mon dernier amoureux. Je me dis qu'avec un petit ourlet et quelques raccommodages, il devrait bien tenir encore quelques années. Y a plus qu'à prier, et se mettre à la couture. Voilà qui n'est pas gagné.

Voilà en substance le contenu de l'article et je peux vous dire, plus de 2 ans après tout ça que les prières n'ont pas suffit. Carrément pas. Mon jeans Diesel est en lambeaux, je l'ai usé jusqu'à la corde, ça on peut le dire. Le trou tant redouté est arrivé, et puis un autre, et encore un. De longs mois que je cherche son frère jumeau, mais la marque a eu la riche idée de ne plus fabriquer ce modèle. Je deviens la maudite du jeans, obligée de se rabattre sur des modèles approximatifs et périssables. Et sans mon jeans, je ressemble à pas grand chose.
Mais voilà-t-y pas que l'autre jour, au détour du vide-grenier de la place de Milan, j'avise au loin, de mon oeil de lynx, un stand qui a l'air plutôt pas mal (et qui vend des t-shirts de Lio m'annonce Naila). Je m'approche, farfouille nonchalamment dans les tissus colorés, et là, négligemment accroché sur un cintre, à portée de ma main et de mon coeur battant la chamade: un jeans Diesel presque copie conforme du mien! Je l'observe de plus près, quelle taille? Suspense. Ma taille! (ou presque). Un jeans pas aussi parfait que le mien, mais quand même, la bonne toile, le bon délavage, la bonne tenue. C'est donc ici que je devais le trouver. Reste à s'enquérir du prix. Je suis quand même prête à casquer une bonne somme vu qu'il est dans un état tip top et que pour son prédécesseur, j'avais déboursé une bonne liasse de dollars. Alors, combien? Hu, hu, hu, j'en rigole encore. Pas 100 balles, non, ni 50, ni 20... ni même 10. 7 francs! J'ai payé 7 francs pour ce nouveau jeans mythique qui ne quitte plus mes fesses. 7 francs! Joie et bonheur (et un bien long post).

lundi, 14 juillet 2008

201


C'est le nombre de posts lancés comme une bouteille à la mer au hasard de la toile. Une zone de flou que je ne cherche pas à définir. Je ne sais combien de regards plus ou moins bienveillants viennent caresser mon univers du coin de l'oeil, je n'ai pas envie de savoir, j'aime cette inconnue dans l'équation, elle me garde éloignée des notions de rendement ou de découragement. De mon côté, je vis, je ressens, j'écris, voilà tout. Voilà qui n'est rien, et rien c'est déjà beaucoup disait l'autre.

dimanche, 13 juillet 2008

WHAT'S UP DOC?


C'est malin. N'ayant point la télé, j'échappe logiquement à toute addiction aux séries télévisées qui te chopent à la gorge à la moindre minute d'inattention et te laissent en manque sur ton canapé à la fin de chaque épisode. Oui, facile d'y échapper. Sauf si. Sauf si je me mets à les mater en streaming sur Internet. Idiote.
Me voilà perclue d'habitudes telle une vieille anglaise s'envoyant religieusement son coup de schnaps tous les jours avant de s'endormir. Moi c'est tout pareil, sauf que c'est un épisode de Grey's Anatomy que je m'envoie derrière les oreilles. Pas malin, je sais. Mais que voulez-vous, j'ai pas vu le coup arriver. Il faudrait peut-être que j'aille consulter un médecin.

vendredi, 4 juillet 2008

ERRANCE CAPILLAIRE (épisode 125)


Oui, mais alors non. Voyez-vous, le problème, c'est que ma teinture (ou ce qu'il en reste), le soleil et les baignades dans le lac font très mauvais ménage. Mais alors très. Même ma petite voisine de 6 ans fait des remarques sur mon état de délavage avancé. Si je laisse couler, dans 1 semaine je suis blonde... ou jaune, à voir.
Non mais c'est bien du souci, je vous dis.

jeudi, 3 juillet 2008

LIBERATIONS


Free at last. 15 otages des FARC libérés par l'armée colombienne: 11 militaires colombiens, 3 otages américains et Ingrid Betancourt. S'en est suivi une conférence de presse assez hallucinante. Forte et digne.

mardi, 1 juillet 2008

A L'EST DE BUCAREST


Je viens de voir ce film de Corneliu Porumboiu, 12h08 à l'Est de Bucarest. Très bon moment. Un humour grinçant qui me fait hurler de rire, des décors de traviole et une caméra qui a le hoquet. Je vous recommande.