lundi, 5 février 2007

THE SURREAL LIFE


Ce titre d'une des émissions phares de la chaîne américaine VH1 pour résumer mon weekend. Pas qu'il ait ressemblé à un ersatz de la ferme des célébrités, loin de là Dieu merci, mais juste que j'ai l'impression d'avoir embarqué dans une navette spatiale vendredi pour en émerger seulement ce matin. Juste un enchaînement de moments suréalistes, délirants ou drôles, ou juste moi en voyage sur la planète Mars. Déconnectée. Et dire que je ne bois même pas!

De brefs moments me reviennent, tels des instantannés qui cristallisent un instant particulier. Des saveurs, des mots, des musiques. Le goût des incroyables salades du Café de l'Hôtel de Ville, la tronche de Romain Duris sous la moustache de Molière, Et puis ces bars et clubs enfumés, où je ne sais pas, il y a des soirs comme ça, des inconnus viennent me parler, me faire rire ou juste hurler dans mes oreilles. Et ce moment absurde en rentrant vendredi soir (samedi matin?). Un junkie, devant le distributeur de seringues, blafard sous le spot aveuglant qui éclaire l'automate (j'essaie de trouver un sens à un éclairage pareil pour une manoeuvre qu'on aimerait la plus discrète possible... quel est le but? rassurer? humiler?), ajoutant une à une les pièces dans la fente, et pestant contre cette maudite machine récalcitrante. Je l'entends boxer le métal, comme je le ferais pour récupérer un Twix que l'automate voudrait garder prisonnier. Sauf qu'ici, c'est une autre promesse de douceur contrariée dont il s'agit. Je suis triste pour lui, et en même temps, ça ressemble presque à de la poésie urbaine.

Samedi et la mousse de mon cacao du P'tit Bar, la nouvelle maison de Guillaume et un bain pour me réchauffer. Et puis des moments que je peine à relier entre eux: une voiture sans musique où je ne peux m'empêcher de faire des parallèles qui me collent de l'eau salée dans les yeux, un cabaret en construction, un nouveau café, un salon rempli d'amis en délire, des hot dogs maison, des chaises projetées contre les murs, des verres brisés, de la chanson française, des rires, des coups de klaxons et une performance gore que je ne peux me résoudre à raconter ici. Fred ne recule devant rien pour faire rire ses potes... ou pour faire hurler les filles. Les beats de Para One et Tacteel. Du bruit, de la fumée et des conversations à contenu explicite, un samedi soir sur la terre.

Un dimanche au goût de voyage, à quelques minutes de chez moi. Un brunch chez Amina qui nous amène quelques relents de ses terres kabyles, une partie de sa smala est là, et j'adore être baignée dans cette ambiance, Cheikha Rimitti en bande-son, je découvre et j'accroche (et ses mains sur la cover de l'album, ses mains qui racontent plus qu'un roman). Un brunch que je prolonge jusque dans la nuit, des conversations connectées qui nous emmènent loin, ou tout près. Plus tard, j'enfourche mon vélo en fredonnant la mélodie du moment. Et plus tard, encore plus tard, je me laisse glisser dans l'univers trouble de "In the Cut" que j'avais tellement envie de revoir. Certaines scènes mettent le doigt sur des écorchures et provoquent de telles réactions, j'en suis surprise, mais je ne lutte pas, je laisse les émotions me submerger. Au final, un très beau film, une photo superbe et cette moiteur lancinante. Un film sexuel et sensuel écrit par une femme, filmé par une femme. Je peux vous dire que de mon point de vue de femme, c'est autrement que ça touche et que ça fait mouche.

Aujourd'hui lundi, il serait presque temps d'atterrir. Ou bien?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'adore la photo de cette article