jeudi, 22 février 2007

JE BOXE AVEC LES MOTS


... ou le poids des arguments. Ce titre qu'assénaient les 2 poids lourds d'Arsenik voilà quelques années, sûr qu'avec la taille de leur poings, plus que la force de leurs mots, on n'allait pas discuter. Tsch tsch.

L'omniprésence et la puissance des médias dans notre société d'aujourd'hui ne sont plus à démontrer. Il semblerait que nous vivons dans l'ère de la communication, pourtant pas besoin de la moitié du cerveau d'Einstein pour se rendre à l'évidence: l'INcommunication règne. Et dans ce marasme incessant de l'information, la question qui se pose est: à quel volume faut-il crier pour pouvoir être entendu?

Le volume d'une bombe qui explose en pleine ville est-il suffisant? Tout dépend, cette ville se situe-t-elle du "bon" côté de l'hémisphère? Parce que oui, ici ou ailleurs, les vies humaines n'ont pas le même prix. Pour que les médias décident de tourner le visage de votre côté et tendre l'oreille il faut soit avoir le tour de poitrine réglementaire, soit taper du poing sur la table, fort, très fort, à coup d'arguments tellement chocs qu'ils laissent souvent pantois. L'art de la rhétorique, convaincre, quels que soient les moyens employés. Le scandale et la polémique comme certitude d'être entendu. L'art et la manière.

Ces jours-ci, les dernières polémiques de par ici s'appellent Stress vs Blocher et faut-il créer un local d'injection à Lausanne? En version plus simpliste ça donne un truc du genre: Stress encule Blocher, Lausanne Dope City. Mais encore? Beaucoup de bruit pour rien dirait Shakespeare, beaucoup de bruit, et du bruit, et du bruit, s'époumonerait Franz Treichler. Et moi je reste perplexe. Pour plusieurs raisons. D'abord parce que je trouve triste de devoir créer des affiches si dégoulinantes pour provoquer les réactions, la mienne y compris. Je me dis qu'il est dommage que je doive me faire interpeller de manière si radicale (libérale? arf arf) pour me faire sortir de mon apathie intellectuelle... un bon shoot pour mettre mon cerveau en état de marche? Et puis aussi je trouve surprenant qu'un FUCK Blocher suscite autant de réactions scandalisées de la part des mieux-pensants de ce pays, qui soudain lèvent les bras au ciel, le sourcil froncé et crient à la vulgarité et à la diffamation. Il se font percuter de plein fouet par un langage qui n'est pas le leur et cela hérisse les 3 poils survivants au sommet de leur crânes quiquagénaires (d'accord, je cesse les clichés ;) ). Et bien moi c'est leurs campagnes d'affichage que je trouve infâmes et d'une vulgarité sans nom. J'utilise souvent les mots chier, putain, saloperie... mais rarement des arguments aussi dégueulasses. Alors oui mon Dieu, quel scandale, Stress éructe des gros mots. Stress connaît le jeu des médias et sait dans quel registre aller taper pour se faire entendre. De plus, je lui attribue 2 bons points (poings?) d'entrée: il fronce les sourcils mieux que personne, et le son du morceau... cartonne!

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