lundi, 2 avril 2007

LA CHUTE DE L'EMPIRE SEDENTAIRE


Zutflûte… on est déjà le 2 avril donc trop tard pour faire un joli poisson d’avril. Quoique, je pourrais encore limite me l’autoriser vu que je ne me suis pas encore couchée. Et si je ne me suis pas encore couchée, c’est qu’on est encore aujourd’hui… donc le 1er avril… ou presque. 3 :06 me dit la pendule de mon ordinateur, 3 :00 me dit la cloche de la Cathédrale. Qui croire ? Ce qui est sûr, c’est que ce petit mot ne sera posté que demain (ou aujourd’hui, c’est selon), puisque aucune connexion internet ne s’offre à moi. Tout cela est bien compliqué me direz-vous, et c’est pas des heures pour bavarder, ajouterez-vous ensuite. C’est pas faux, dis-je, mais que voulez-vous, la nuit me tend les bras et moi je plonge. Mon élément.

Question blague d’avril, celle-là est du plus mauvais goût : mon canapé rend l’âme. Ca fait plus d’un an qu’il n’est pas au mieux de sa forme, mais là, on atteint le stade critique… Tout ne tient plus qu’à un fil, et pas plus tard que maintenant, ce fil, je suis assise dessus… je prends des risques dis donc. Etat des lieux et bref historique : 1 pied cassé et rafistolé, écroulement encore et re-rafistolage, affaissement du cadre, un coffre en guise de béquille, affaissement de l’accoudoir, et depuis 1 semaine, lâchage des ressorts, 1 à 1, donc écroulement progressif du siège. Non mais des choses pareilles !

Mon canapé rouge, assorti à la couleur de mes cheveux (et qui délave à mesure), refuge de toutes les conversations graves et des fous rires en série, compagnon de siestes et de soirées DVD, distributeur providentiel de monnaie en cas d'urgence (y a qu'à soulever les coussins). Mon joyeux canapé devient un élément éliminatoire dans le reste du décor. Misère. Je vais m’asseoir où ? Il devrait y penser à ça, mon canapé, avant de me claquer dans les mains.

Un canapé en bout de vie donc, qui fait dériver mes pensées sur cette conversation partagée avec mon pote Fred voilà plus d’un an. Celui-ci (Fred donc... pas mon canapé) me faisait part de son angoisse face à l’achat de son premier canapé. Achat qu'il avait repoussé aussi longtemps que possible dans la chronologie de sa vie… puisque pour lui, canapé rime avec sédentarisation. Avoir un canapé, c’est avoir un chez-soi, une adresse fixe, un lieu de vie précis, une plaquette avec son nom sur la boîte aux lettres. Le signe que pour une fois, on a décidé de poser ses valises quelque part, pour un moment du moins. Et moi, affalée au beau milieu de cette nuit silencieuse sur les reliques de cet empire déchu, je me demande : la chute de mon canapé, le début de ma vie de bohème ?

Note du jour (enfin, note du 2 avril): ah ben oui... je le poste bien plus tard ce petit mot, une entrée de blog en différé, on se croirait sur une mauvaise chaîne sportive. Tout fout le camp

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