jeudi, 26 avril 2007

LE TEMPS ME FILE ENTRE LES DOIGTS


Le temps est une notion extensible et totalement aléatoire. Aléatoire, oui. La vitesse fulgurante à laquelle passent les voyages et les moments trop rares où l'on s'emmêle dans les bras de ce quelqu'un qui ne nous aime pas en retour. Déjà réalisé comme le temps se fige lorsqu'on a mal? Comme 1 jour ressemble à 1 siècle quand les larmes secouent notre corps, comment 1 seconde est aussi longue qu'une moitié de vie lorsqu'on oublie son texte sur une scène, noyés sous les projecteurs. Le temps n'est pas une donnée fiable, il fluctue sans cesse. On croit souvent avoir le temps, le temps pour tout... sauf que parfois le temps ne nous attend pas et passe la vitesse supérieure en nous laissant sur le carreau, avec quelques situations bien encombrantes dans les mains.
Au mois de janvier, ma tante a essayé de me joindre 1 ou 2 fois sur mon portable. Sauf que c'était pas le bon moment, pas l'endroit idéal pour partager une brève conversation intense qui caractérise tant nos échanges: "Ti voglio tanto bene", "Anch'io Zia, anch'io". En vadrouille je ne sais où, je me disais que j'allais la rappeler dans un moment plus calme. Sauf que le temps passe, et nous on passe notre temps à courir après le temps, à courir après notre vie, et les coups de fil se perdent dans les méandres du quotidien.
Et puis au mois de février, cette expédition tessinoise pour aller rendre visite à ma grand-mère. Seulement moi, j'ai très envie de faire un crochet par chez ma tante. Des années qu'on ne s'est pas vues, mais depuis quelques temps, j'ai vraiment envie de la voir pour de vrai. Envie qu'elle me raconte d'où je viens, qu'elle me dise qui étaient mes grands-parents que je n'ai jamais connus, comment était son enfance et celle de mon père, envie qu'elle me révèle tout un pan de cette famille que je connais si peu. Elle est la dernière survivante de ce côté-là, et je ne sais rien d'eux. Seulement cette fois-là, ce n'était pas le bon moment pour elle: jambe cassée, alitée, pas le bon jour pour une visite improvisée.
C'est pas grave... la prochaine fois.
Sauf qu'il n'y aura plus de prochaine fois.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Carpe Diem, m'a-t-on toujours répété. "Profite de l'instant présent". La nostalgie peut être si douce, les rêves projetés si merveilleux ou les regrets tant amers que, si on en croît nos tripes, le présent manque sacrément de goût... Mais plus le temps fout le camp, plus ce petit adage me paraît sage.

Une embrassade pour ta zia, ou tout simplement, juste comme ça.

Des becs copina

Julie

La Fée Electricité a dit…

merci pour le petit mot et le reste, copine.

des becs from ici