mercredi, 2 mai 2007

JEUX D'OMBRES


Un séjour parisien très lézardeur, comme si je n'étais pas dans la grande ville, mais perdue dans un quelque part à la silhouette d'un jardin suspendu. Au-dessus des toits, de l'agitation urbaine, de la pollution, de la vie. Un Paris aux allures de maison de campagne. La terrasse à ciel ouvert me tend les bras dès le matin pour accompagner mes longues heures de lecture, à l'ombre du parasol multicolore. En bas, le soleil se glisse par la fenêtre pour venir s'emmêler dans les courbes infinies du fer forgé, leur étreinte se réfléchit sur le parquet. Je découvre ce moment intime et me sens légèrement voyeuse, je ne peux m'empêcher cependant de graver cette rencontre dans la mémoire de mon appareil photo. Silencieusement, pour ne pas imposer ma présence aux deux amants éphémères. Le rose aux joues, d'une simple pression de l'index, j'emprisonne la troublante image dans le boîtier blanc.
J'aime la saveur que la ville imprime sur mon humeur. Peut-être est-ce cette ville en particulier, ou juste le fait d'être détachée du quotidien. Je ne sais pas. J'aime le regard bienveillant qu'elle pose sur mes épaules. J'aime la bande-son qu'elle m'offre lorsque les mélodies d'un orchestre tzigane s'engouffrent par les fenêtre quand je me laisse flotter dans un bain... padam padam padam, me sussurent les cuivres rutilants sous le soleil d'avril. J'aime ses berges qui s'offrent, alanguies dans la chaleur de ce 1er mai, et j'aime cette conversation qui égrenne 1 à 1, les heures d'un après-midi paresseux. Et j'aime jusqu'aux larmes qui squattent mes yeux sans véritable raison. Une allergie, sans doute. Ou peut-être cette chanson qui ne me quitte plus.

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