mercredi, 27 juin 2007

SOLITARY CAT


Me voilà bien: encore un morceau à la mélancolie à vous tordre l'âme qui me tombe entre les mains. Certainement pas par hasard, il y a longtemps que je ne crois plus aux hasards musicaux. Les chansons arrivent toujours pour une raison précise, parce qu'elles ont quelque chose d'important à nous murmurer dans le creux de l'oreille. Parce qu'il est nécessaire pour nous, silencieux auditeurs, de se laisser submerger par la saveur que nous offrent ces accords mineurs (mineurs, toujours, hors la loi sans aucun doute). C'est toujours une rencontre. Une chanson indispensable à un moment-clef, la croisée des chemins. Ainsi va ma vie.
Ce soir, cette chanson a gravé un mot en lettres de feu dans la paume de ma main gauche: solitary. Je serre mon poing de toutes mes forces, presque jusqu'au sang, je détourne le regard, je n'ai pas envie de voir. Je ralentis le pas, je prolonge mon parcours dans la nuit. L'éclairage publique accompagne mon humeur, puisque plusieurs lampadaires sont éteints et un bout de la rue est plongée dans l'obscurité. C'est beau. C'est sombre. Le moment comme la musique.
Jason Molina: "It's Easier Now"... merci.

(picture by Tom Chabbat, January 2006)

CAT & THE CAT


Rien que pour toi, Sophie, des news du félin (fêlé?) de la maisonnée. Tout le monde ici fonctionne sur le même rythme, à savoir: tranquille.

dimanche, 24 juin 2007

LONESOME TRAVELLER


Nouvelle incursion dans le monde de Jack Kerouac, avec ce livre à peine entamé l'été dernier et lâchement abandonné pour cause de chute et presque noyade dans la baignoire. Lorsque j'ai promené mon regard dépité sur les rayonnages de ma bibliothèque, le moral en mal de lire, mes yeux n'ont pu s'empêcher de s'arrêter sur ces pages gondolées. Je constate aujourd'hui que les pages ont eu le temps de sécher, et je constate aussi que je me comporte de manière bien ingrate avec les mots et leurs auteurs. Il me faut de la gratification immédiate, être embarquée dans l'histoire directement, sinon, mon cerveau refuse de faire plus d'efforts. Dommage.
Dommage puisque je passe ainsi à côté de Dostoïevski, Ramuz, Lautréamont. Enfin pour l'instant en tous les cas. Ce voyageur solitaire de Kerouac a lui aussi bien failli me glisser entre les doigts, mais je l'ai rattrapé juste à temps. Et je souris. Je souris de déambuler à nouveau sur ses routes tracées à l'encre brute, sur du papier rêche et jauni de fumée. Les mots de Jack, son Amérique, ses errances, sa poésie du quotidien.
Kerouac qui comme à chaque fois, en quelques lignes à peine, réveille mon âme de voyageuse immobile. Envie de serrer dans ma main les clefs d'une grosse américaine, de sentir mes cuisses se coller contre le simili-cuir du siège, les yeux fixé sur un horizon inconnu, les cheveux au vent, et pour une fois, driveuse de ma propre destinée.
Jack, rien que la couverture de tes livres me fait voyager. Lonesome rêveuse...

vendredi, 22 juin 2007

ET MERDE


Etat des lieux: vitre de la véranda de nouveau cassée. Cause: choc thermique (et oui, aussi simple que ça, n'allez pas vous imaginer qu'il se passe de drôles de choses dans cette véranda. Bilan: aïe, ça va faire mal.

Pfff! La vitre de la véranda qui était en mille morceaux depuis plus d'un an et demi a été changée voilà 2 mois. C'était trop le pied, on avait enfin une vitre en bon état de marche et surtout, chose incroyable, elle était toute propre. Parce que oui, le niquedouille d'architecte qui a conçu ce perchoir vitré n'avait visiblement jamais lavé un carreau de sa vie. Donc, de manière tout à fait anodine, lorsque la gérance décide de faire les grands nettoyages de printemps (1 fois toutes les calendes grecques), et ben ils envoient simplement un trio de cascadeurs de l'extrême pour astiquer notre aquarium en rappel (véridique).

Donc, deux mois à peine que nous ne prenons plus l'eau, et quelle ne fut pas ma surprise l'autre jour, en déplaçant le coussin appuyé contre l'AUTRE vitre de constater que: bordel de merde... y a une fissure qui, croyez moi, n'a pas l'air de vouloir s'arrêter en si bon chemin.

C'est le radeau de la méduse par ici. Misère.

Note to myself: ne pas appuyer sa tête contre la vitre foutue, sinon on entend un grand CRAC et on frise la crise cardiaque.

jeudi, 21 juin 2007

DANS L'HERBE

Comme presque chaque soir de ce mois de juin tropical, l'orage gronde au-dessus de ma tête, et moi j'adresse une prière silencieuse à qui de droit pour ne pas finir foudroyée (l'une de mes grandes frayeurs, à classer quelque part entre le grand requin blanc, le crash aérien et le cobra royal). Oh my God... ça se rapproche méchamment d'ailleurs, j'entends des coups de tonnerre qui ressemblent à s'y méprendre à un film d'horreur de seconde zone. Et hop, je débranche la prise de mon ordi... pas folle la guêpe!
Mes journées suivent un scénario immuable ou presque: la vie au grand air. Comme un appel auquel il serait impossible de résister, dès que je vois pointer quelques rayons, j'ai envie de passer ma vie dans l'herbe. Ce que je m'empresse de faire sans remord aucun. Lézardages dans les parcs de la ville, conversations tout en douceur. Flânages cyclistes (et rapatriement sous la pluie, suivant l'invariable loi de Murphy: "lorsque je remonte mon vélo de la gare, le ciel me tombe sur la tête). Baignades et pic-niques. Les bavardages des copines, nos fous rires. Le premier bain de minuit, magique, le nez dans les étoiles, comme un cadeau. Tropical ce mois de juin, vous dis-je.
Un vrai bonheur que cette vie au gré du vent, lorsque le soleil se joue de mes épaules, j'ai l'impression que la vie bat plus fort. Plus plus. Les amitiés se resserrent, les rires fusent, le coeur manque quelques battements, le corps frissonne et se tend, les mots se font enjôleurs, les prunelles pétillent, le temps glisse, impassible et serein.
Le soir venu, je regagne l'abri providentiel de la véranda, et observe le déchaînement du ciel. Les trombes d'eau, les éclairs sur les montagnes, la moiteur. Je choisis parcimonieusement la bande-son de cette chorégraphie improvisée par les éléments. Parfois même, le silence s'impose et j'écoute cette berceuse que me joue la pluie. Rien que pour mes oreilles, j'en suis sûre.
Juste là, le tonnerre s'éloigne, le guet de la Cathédrale compte les heures à ma place et me fait savoir qu'il est temps pour moi de reprendre le cours de mes rêves.




mardi, 19 juin 2007

DANS LES BACKSTAGES DE L'ARENA... (épisode 2)


... y a Guillaume et Christophe la Tortue qui font les schtroumpfs (photo réalisée sans trucage).

DANS LES BACKSTAGES DE L'ARENA... (épisode 1)


... dans les toilettes, y a du caca sur le sèche-mains. Beeeuuuuuurk!

vendredi, 15 juin 2007

POP SHOES & BARE FEET


1. Mes ballerines adorées, celles qui ont accompagné chaque pas de mon été 2006 (et je peux vous dire qu'il y en a eu des pas), sont mortes

2. Elles étaient roses à paillettes, taillées justes parfaites. C'était mes ballerines à 9 euros dégottées à Pigalle. Steph les appelait mes pantoufles de Madame Sarfati, mais c'est faux, c'était des ballerines de princesse

3. Je suis retournée à Pigalle il y a quelques semaines... mais il n'y avait plus mes ballerines adorées

4. J'ai beaucoup pleuré

5. L'été est arrivé, il y a eu urgence

6. Hier (enfin... mercredi), j'ai trouvé une paire de ballerines. Ils avaient pas de ballerines roses... je les ai prises argentées

7. C'est des ballerines de disco queen... mais j'ai du mal à assumer, alors je dis juste qu'elles sont pop

8. Elles ont pas coûté 9 euros

9. Je vais être la reine du moonwalk (déjà que...)

10. Aujourd'hui, je les ai mises pour la 1ère fois. Elles ont suscité plein de réactions. Personne ne s'est moqué et même personne ne m'a qualifiée de Claudette, ou que sais-je encore

11. Mes ballerines et moi sommes allées au Bourg ce soir, pour participer au blind test. Mes ballerines et moi pensions que nous étions des tueuses au blind test, mais on a surtout été très lentes. Ou alors on criait pas assez fort: parce que les Stooges, c'est moi qui ai trouvé en 1er. Et dans la série fine équipe, beau doublé avec Julie qui a trouvé Niagara et moi Sardou... 2 excellentes recrues, ma foi! Notre culture 80's est redoutable

12. Mes ballerines et moi et Céline sommes allées danser. Sur de la musique aussi ringarde que les précités (not you Iggy)

13. Quand je suis ressortie de cette boîte à danse il pleuvait

14. C'est la 1ère fois que je mets mes ballerines disco-pop et il pleut!

15. Non mais ça va pas la tête, là haut!

16. J'ai marché quelques mètres et en moins de 2, mes ballerines se sont remplies de flotte. Et le bas de mes jeans traînait lamentablement par terre

17. Je déteste marcher sur le bas des mes pantalons, surtout lorsqu'il pleut (voir post sur mon 1er festival de l'été)

18. J'avais pas envie de démolir mes ballerines le 1er jour et j'aimais pas le flotch flotch que ça faisait en marchant. Alors ni une, ni deux, ni trois, ni quatre, j'ai ôté mes chaussures disco et j'ai déambulé pieds nus sous la pluie

19. Tu sais quoi lecteur/euse... j'ai adoré ça! Je devais avoir 15 ans et une frange la dernière fois. C'était tellement agréable de fouler le sol tiède et humide. Juste bon

20. Il est 4 heures du matin et j'écris ce post... j'ai dû choper un rhume de cerveau

21. Je m'aperçois que mon parquet est souvent le héros principal de mes photos

22. Vais aller me coucher moi

23. Elles sont pas belles mes ballerines?

24. Le 1er qui dit qu'elles sont disco, je lui colle un bourre-pif

lundi, 11 juin 2007

POST SCRIPTUM


Lorsque j'observe autour de moi, j'ai l'impression qu'en matière de post rupture amoureuse, il y a clairement deux écoles, deux manières différentes d'aborder la suite de l'aventure: le coupage (si dé-coupage existe... y a pas de raison que coupage n'existe pas), donc le coupage net, précis et sans appel de tous les ponts, ou alors, la version "restons amis". Mais attention, je parle ici de vrais anciens amoureux/ses, ceux qui nous ont au moins vu pleurer une fois, qui ont passé un noël dans notre famille, qui ont goûté à notre super curry de légumes et qui savent qu'on ne met qu'un sucre dans notre thé (sauf dans le thé à la menthe). Bref, une (ancienne) histoire à marquer d'une pierre blanche (ou noire, c'est selon).

Et je vous le donne en mille, à quelle école appartient-on lorsqu'on est une gentille dans la lune, une pacifiste non-revencharde, une anguille (andouille?) fuyant toute forme de conflit? Mmmh? Tout juste. Evidemment pardi! Parce que oui hein, ce serait dommage de laisser s'évaporer tant de complicité durement acquise dans la nature. Les gens qu'on a aimés, on les aime pour toujours, d'une manière ou d'une autre non?

Cette manière de procéder (si on fait semblant de croire que c'est un choix conscient) regorge d'une tonne d'avantages certains, mais que je ne me tuerai pas à énoncer ici. Elle a par contre le désavantage de réserver quelques surprises susceptibles de nous crucifier sur place, au moment où l'on s'y attend le moins. Parce que oui, lorsque l'on coupe les ponts de manière catégorique, on se protège habilement des précisions post scriptum qui viennent vous percuter par une belle soirée d'été, le nez dans les étoiles. Et la seule phrase qui résonne ressemble à peu près à ça: "était-ce bien nécessaire?"

Toute cette montagne russe de sentiments oubliés réveillés m'a fait repenser à ce texte écrit pour un magazine online il y a 2 ans. Une petite chronique de Saint-Valentin à rebours. La célébration d'un amour qui se termine, plutôt que les louanges de l'amour naissant. Le plaisir du jeu (du je?) des allers-retours entre fiction et autofiction, biographie et autobiographie. Un regard par-dessus mon épaule, avant de prendre mon envol. Je vous le laisse:

Géométrie amoureuse

Quand l’amour et les mots s’en vont, la conversation silencieuse des corps.

Ce sentiment comme une certitude. Ce nouveau manteau taillé pour l’hiver, comme une seconde peau qui ne me tiendra jamais chaud : mon amoureux ne m’aime plus. Sans drame, ni cri, ni larmes, cette simple constatation qui dessine du bout des doigts une ombre sur mon visage : mon amoureux ne m’aime plus. C’est aussi simple que ça. Passé-simple, pas si simple. Notre pluriel grammatical redevient singulier. Nos phrases portent déjà la marque de l’imparfait. La ronde des « j’aurais dû » succède aux « on pourrait », le poids des gestes, les mots en suspens, notre quotidien comme un numéro d’équilibristes. Tout ne tient qu’à un fil, et le fil se perd.
Et puis forcément, à l’heure des comptes, ce regard qu’on jette par-dessus son épaule, pour juger de la distance parcourue depuis le premier jour où. Depuis la première fois.
La première fois qu’il m’a prise dans ses bras, mon amoureux, il m’a enlacée d’une main. Une seule. Son bras droit m’a dit oui et son bras gauche, là où bat son cœur, a fait la sourde oreille. J’aurais pu ne pas y prêter attention, mais je n’ai vu que ça. Une inadéquation dans l’équation idéale de ma géométrie amoureuse. La géométrie amoureuse, cet emboîtement des corps en casse-tête chinois qui raconte ce que les mots ne sauraient formuler. Le langage malgré nous.
La première fois qu’il m a serrée dans ses bras, mon amoureux, c est moi qui ai pris sa main gauche pour la poser sur mes hanches. Et tu veux savoir, ce geste anodin, quelques secondes à peine, résume à lui seul cette parenthèse enchantée où nos deux "je" sont devenus "nous".
Mon amoureux ne m’aime plus, et la géométrie invariable de nos nuits change. Je ne m’endors plus contre son torse, c’est désormais lui qui pose sa tête contre mon épaule et s’endort dans mes bras. Une conversation silencieuse, que nos corps partagent, une signification secrète que nos âmes font semblant de ne pas entendre : "Pardonne-moi gamine, mais il est temps pour moi de reprendre la route", "Je sais, je le sais depuis longtemps déjà".
Ainsi vont nos nuits, et je garde mon amoureux, qui ne m’aime déjà plus, encore quelques précieuses lunes, serré tout contre moi. Je laisse nos deux corps défaire le lien à leur manière, dans un langage de doigts entrelacés, d’épaules effleurées, de regards en fuite.
Et lorsque mon amoureux se détourne et s’endort, mon esprit esquisse déjà, en droites et courbes sans failles, la triste géométrie sans inconnue de mes futures nuits en solitaire.

(picture by YK, NYC 2003)

vendredi, 8 juin 2007

4x4


Mais non, ne vous méprenez pas, ce n'est pas parce que je me vautre dans la facilité des questionnaires que je n'ai plus rien à dire, ou que je n'ai plus d'idée. Tsss. Des idées, j'en ai à revendre, quant au bavardage, je suis intarissable, believe you me. C'est juste que là, ben heu... c'est un peu 2 heures du mat' (j'ai des frissons), et que ma cervelle ressemble à la météo: de la bouillie.

Ce qui fait que, je me dis que c'est un bon moment pour piquer le questionnaire aperçu sur le blog de Deedeen et m'y coller studieusement. 3,2,1, partez, feu:

4 livres de mon enfance

"Panache l’Ecureuil" de Lida Rojan : le premier livre dont je me souvienne, le premier livre que j’ai lu toute seule. Donné par ma maîtresse de 2ème enfantine, parce que j’étais la 2ème élève à avoir terminé le programme de lecture. Hey, j'étais fière!

"Dadou, gosse de Paris" de Trilby T, lu et relu, et re re lu au moins 10 fois pendant les grandes vacances. Je devais avoir 10 ans. Je pense que c'est le premier livre qui m'a fait pleurer, sangloter même.

"Le Club des 5" d'Enid Blyton : tous… je les ai dévorés, je voulais être Claude, à la place de Claude.

"La petite maison dans la prairie" par Laura Ingalls Wilder herself. J'ai lu tous les tomes (8 au total, si mes souvenirs sont bons). Mes préférés : le 2 et le 4. Mon Dieu que j ai aimé ces livres et comme ça me tue de ne plus les avoir.

4 écrivains que je lirai encore et encore

(bon alors, j’en choisis des vivants, puisque c'est leurs prochains livres que je lirai... ou bien?)

Salman Rushdie
Barbara Kingsolver
Philippe Djian
Chitra Banerjee Divakaruni

... d'accord, je ne résiste pas... je rajoute des morts:

Henry Miller
Jack Kerouac

4 auteurs que je ne lirai plus

Houellebecq: essayé pas pu
Agatha Christie: c’était cool, mais je pense que j'ai eu ma dose
Paul Auster: que je ne lirai plus pour l'instant… Parce que oui, j’aime beaucoup ce qu'il fait, mais c'est tellement dark et sans espoir, que j'en ressors traumatisée, donc… pas d'Auster ces temps ou on va me retrouver pendue
John Kennedy Tool: ben oui, un seul roman à son actif, et publié post mortem, il y a donc peu de chance que je lise la suite de son œuvre

4 bouquins que j'emporterais sur une île déserte

"Lolita" de Nabokov (again&again, always)
"Midnight's Children" de Salman Rushdie
"The Alchemy of Desire" de Tarun Tejpal
"Henry & June" d’Anaïs Nin

4 premiers livres de ma PAL (pile à lire)

Ramuz : "La grande peur dans la montagne"
Joyce : "Ulysse"
Dostoïevski : "Crime et Châtiment"
Bob Dylan : "Chronicles"

4x4 mots (derniers) mots d'un de mes livre préférés

I am thinking of aurochs and angels, the secret of durable pigments, prophetic sonnets, the refuge of art. And this is the only immortality you and I may share, my Lolita.

4 personnes à qui je refile ce trop bien questionnaire

Julaï
Sophie
Tanya (des réponses que pour mes yeux)
Toi

mardi, 5 juin 2007

SUE ELLEN, SORS DE CE CORPS!


Mon Dieu, mais rappelez-moi, quand ai-je été téléportée dans une mauvaise série télé? Je dois devenir amnésique, parce que j'ai pas souvenir d'avoir signé pour une saison dans un mièvre soap opera. Alors quoi? Mais que fout le scénariste, bordel! Amenez-le moi immédiatement. Il faut qu'il sache que l'ironie de ses intrigues commencent à me courir sur le système. Et le fait de devoir encaisser les chocs sismiques par épisodes commence à fatiguer pour de vrai. Sans blague, à ce tarif, j'aurais mieux fait de m'engager dans une telenovela brésilienne... il y aurait au moins le soleil et la caïpirinha (je sais, je bois pas, mais ça fait bien dans le script).
Dans ma vie en ce moment, c'est tout pareil que dans "Dallas", le pognon et le pétrole en moins. Il y a le grinçant et dangereux J.R., le gentil Bobby, Lucy la cloche, et tous les autres. Le rôle de Sue Ellen semble donc m'échoir logiquement (au risque de me répéter: les saouleries en moins... tût tût). Mais si, souvenez-vous: Sue Ellen, la femme bafouée et ses drôles de mimiques, celle qu'on voyait pleurnicher à longueur d'épisode, la rouquemoute qui optait chaque fois pour le mauvais choix. Quelle niquedouille celle-là. Sauf que voilà, j'ai parfois l'impression qu'elle a décidé de se réincarner en moi la yankee pas futée. Ou du moins, les aventures rocambolesques et suréalistes de ces derniers mois ressemblent à son fictionnel parcours. Et alors là... je dis non! S'il le faut vraiment, je veux bien endosser la choucroute brunshinguée et les sous-pulls en lycra... mais un quotidien parfumé aux relents de South Fork... alors là non. Jamais de la vie!

lundi, 4 juin 2007

VOILA L'ETE


Je déclare la saison des festivals officiellement ouverte. Et je peux vous dire que c'est pas nos chaussures qui diront le contraire! Je ne suis décidément pas programmée pour la musique en plein air, puisqu'à chaque fois c'est pareil, je pars sans trop réfléchir, un peu comme si j'allais au cinéma du coin, et hop, je me retrouve catapultée dans une jungle de boue et de papiers gras. Et bien sûr... pas préparée pour (ou contre). Ni mentalement, ni physiquement d'ailleurs.
Est-ce que tu crois que j'aurais mis mes bottes de camionneuse pour aller à Festineuch samedi soir? Ben non hein, les Converses c'est tellement mieux pour patauger dans la terre mouillée, et puis ce qui est bien avec ces pompes, c'est qu'on n'a jamais froid. Pardi! Samedi donc, avec un nombre d'heures de sommeil non réglementaires au compteur, me voilà en route pour le premier concert outdoors de la saison. Car quoi qu'en dise la météo, oui, l'été est bel et bien à notre porte... Même si cette porte est certainement celle du frigo. Une soirée bien agréable, malgré tous les "malgrés" qui auraient pu la plomber: j'ai froid, il pleut, je déteste marcher sur le bas de mon jeans, pourquoi De La Soul joue en dernier, pourquoi sur la petite scène, pourquoi au final le concert est pas bien.
Misère... ça en fait des bémols. Et pourtant, je le répète, j'ai adoré cette soirée sous les étoiles (si si cachées derrière les nuages). Les amis étaient drôles et chaleureux, la lune était rousse, les slammeurs étaient inspirés, les bananes plantains savoureuses, le thé à la menthe de Fabrizio salvateur. Et moi, je me suis laissée portée par le flow des déambulations hasardeuses, j'ai volé quelques notes ça et là, au gré du vent, j'ai porté mon regard du côté des montagnes, histoire de deviner si l'herbe y était aussi verte que je l'imaginais.
Et puis, retour maison, le light show des panneaux d'autoroute, le flux de mes pensées. Gravir les marches au pas de course, se délester des enclumes à nos pieds, la succession des douches/brossages de dents dans la salle de bains, on bavarde la bouche pleine de dentifrice. Et enfin, quelques heures de sommeil bien méritées. Le repos du guerrier.