lundi, 24 décembre 2007

ÇA SENT LE SAPIN


J'ai soudainement l'impression d'être retombée en enfance: voilà-t-y pas que je me fais une insomnie pré-Noël, comme quand on était gamins et que l'excitation des cadeaux à découvrir nous tenait réveillés des semaines avant le jour J. Celui où on espérait apercevoir les grosses fesses du Papa Noël se profiler dans la cheminée (pour ceux qui en avaient une... et je peux vous dire que sans cheminée, c'est vachement plus difficile de la gober cette histoire de Père Noël).

Sauf que là, je suis visiblement pas en phase de réjouissance prématurée, puisque j'ai presque du mal à me rappeler que oui, effectivement, on est le 24 et qu'il faudrait peut-être que je me mette à faire quelques cadeaux. Ce n'est pas non plus la perspective de pouvoir mater les fesses pleines de suie du gros rouge, puisque d'abord je n'ai toujours pas de cheminée et ensuite, j'avais 4 ans lorsque j'ai surpris mes peu discrets parents en train de disposer les cadeaux sous le sapin au beau milieu de la nuit (insomniaque déjà étais-je... et rusée aussi).

Alors je sais pas, trop de petits biscuits à la vanille (confectionnés avec amour par me myself and I et bons à pleurer), trop de thé (comme les petite vieilles: ou là, j'ai bu un thé, vais plus dormir moi), trop de mots qui galopent dans ma tête sans jamais finir leur course sur le papier. Trop de je sais pas quoi, mais ce qui est sûr c'est que: pas assez de sommeil.

Cher Papa Noël, comme j'ai été très sage cette année, j'aimerais:

- ne pas me réveiller avec trop de cernes, le mieux serait carrément SANS cernes (même si la dernière fois que c'est arrivé je devais avoir 12 ans et demi)
- un appartement avec une cheminée pour espérer vous croiser un jour (tous les 24 décembre de l'année)
- ne pas avoir de barbe, s'il vous plaît, même pas quand je serai très vieille. Et pas de moustache non plus
- la tête à coiffer et à maquiller dont je rêvais dans mon enfance
- savoir jouer de la guitare
- avoir 25 ans
- et puis je crois que c'est tout pour cette année

Alors n'oubliez pas mes petits souliers.

mercredi, 19 décembre 2007

GRIZZLY BEAR

Ah ben oui hein, c'est presque Noël, alors on va pas commencer à chipoter.
Un autre donc, rien que pour vos petites oreilles. Grizzly Bear, groupe made in Brooklyn, que j'ai pu voir en concert dans une ancienne église à New York. Concerto pour salle de bains, c'est parti.

CONCERTS A EMPORTER

Ils n'arrêtent pas de me combler, je les aime sans les avoir jamais rencontrés. Eux? Vincent Moon et les autres de la Blogothèque. Se laisser glisser sur la page des concerts à emporter est un vrai bonheur. J'aime tout: le choix des artistes, l'inventivité des lieux et des moyens du bord, la magie de l'intimité, la beauté des images.
Pour vous, un extrait, pas forcément le plus représentatif... mais je ne résiste pas à la voix chaude de Stuart Staples: "16 Summers, 15 Falls".

jeudi, 13 décembre 2007

NUITS MYRTILLES


Il y a des genres de film que j'aime voir seule Je pressentais que "My Blueberry Nights" appartenait à cette catégorie, et je ne me suis pas trompée. Un dessert qui fond sous la langue et qu'on n'a pas forcément envie de partager.

Wong Kar-Wai goes to Hollywood, et bien sûr, moi qui suis fan de sa période Hong-Kong, ça me rend triste. "Chunking Express" ou "In The Mood for Love" sont des films qui m'ont poursuivie longtemps, leur subtile délicatesse, leur lenteur, leur mystérieux esthétisme. Alors oui, Wong Kar-Wai reste un maître de la photo, ses images sont toujours impeccables, les décors à tomber, mais le dépaysement me manque.

Il n'empêche, je me suis laissée emporter dans le film, en douceur. De la très belle musique, de beaux acteurs. Chan Marshall y fait une apparition lumineuse. Et moi je me dis que s'il en reste un peu, je reprendrais bien une part de blueberry pie dans ce café-là.

vendredi, 7 décembre 2007

FACTS


1. Il pleut, ça ne fait pas l'ombre d'un doute

2. Après moultes fouilles archéologiques dans ma cave, j'ai enfin repêché le câble d'alimentation du vieux clavier Yamaha. Parce que oui, j'ai envie d'entraîner mes petits doigts à se familiariser plus avant avec cet engin

3. Je prie d'ores et déjà mes voisins ainsi que ma coloc de m'excuser pour les désagréments à venir

4. C'est un fait avéré, je ne suis pas Mozart

5. Ni même Richard Clayderman, au grand dam de ma maman

6. Et du mien d'ailleurs, parce que j'aurais un piano en or

7. Et aussi: 61 disques de platine et 251 disques d'or (merci Wikipédia)

8. D'accord je vous lâche avec Richard

9. L'autre jour à Berne, j'ai trouvé un super t-shirt Kiss, Love Gun Tour, 1977

10. Si vous avez un doute quant à l'authenticité dudit t-shirt, vous avez bien raison: un faux original, mais vachement bien fait quand même

11. Comme il fait trop moche, j'ai pas encore pu parader avec mon super t-shirt Kiss

12. M'en fous, ce soir, tempête ou pas, je le mets

13. D'autant plus que ma lèvre supérieure est défigurée par un bouton de fièvre clandestin. Tactique: attirer l'attention ailleurs. Solution: grosse poitrine... comme ça va pas être possible, on se rabat sur le t-shirt qui va en laisser plus d'un/e pantois/e

14. Le titre "Detlef Schrempf" de Band of Horses tourne en boucle sur mon i pod, et dans ma tête aussi

15. Des trombes d'eau tombent littéralement du ciel

16. Jouer le morceau de Band of Horses au piano, ça va pas être de la tarte. Et je parle même pas de chanter en même temps

17. Je vais me contenter de faire des gammes en attendant mieux

18. Et faire semblant de savoir jouer du Coldplay, pour la frime

19. En ce moment, je lis "Mon Chien Stupide" de John Fante

20. On me l'a prêté, donc du coup je le lis en français. Mais si je chope le traducteur, je lui fais la peau

21. Y a même des fautes d'orthographe, je vais aller proposer mes services de correctrice à 10/18

22. Ceci dit, le livre est vraiment bien

23. Mais si je chope le traducteur, je luis fais la peau

24. Bon ben, c'est pas le tout des choux, mais mes gammes m'attendent

25. Je vous laisse avec Richard qui, quelle surprise, semble lui aussi avoir pris part au Love Gun Tour (photo piquée ici)

mardi, 4 décembre 2007

MA PROPRE ENNEMIE


Pour changer certains aspects empoisonnants de sa vie, il ne suffit pas d'en avoir marre... il faut en avoir marre d'en avoir marre. Arriver au stade où l'idée d'entreprendre ces lourds changements semble moins pénible que de rester dans ses automatismes si aisés. Mais lorsqu'on en arrive à ce point sensible, c'est par où qu'on commence?

Une constatation qui revient sans cesse ces temps, cette stupeur de constater, si souvent, à quel point l'on est son propre ennemi. Son propre poison, le bâton dans la roue de sa propre vie, son propre géôlier, son fil à la patte, son flingue sur la tempe. C'est contre soi-même que l'on se débat, et dans nos propres pièges que l'on retombe sans cesse.

C'est presque l'hiver, la pluie tombe, je suis bien au chaud, perchée sur ma colline, les lumières sont douces autour de moi, la musique colle parfaitement au flux de mes pensées, une main sur ma tablette de chocolat au lait, l'autre sur une mandarine, histoire de me souvenir que Noël approche. Bientôt, je me plongerai dans un bain bouillant. Une soirée-cocon, un chapitre récurrent de ma vie de papillon. Tout est bien. Si je prenais un ascenseur méditatif et que je me mettais à contempler ma vie depuis en-haut, je ne pourrais que murmurer, doucement pour ne pas réveiller les dieux endormis: quelle chance!

Quelle chance oui, je serais la dernière des ingrates de dire le contraire. Alors quoi? Qu'est-ce que cette ride soucieuse qui se love entre mes deux sourcils? Ces étincelles qui disparaissent de mes prunelles? Ce sourire absent? Cette nuque qui se courbe? Ce poids sur mes épaules? Cette mélancolie qui transpire de tous les pores de ma peau?

L'énergie me glisse entre les doigts, les envies s'estompent ou s'enfouissent, deviennent silencieuses. Je suis ma propre ennemie, et c'est contre moi-même que je lutte chaque jour pour essayer d'enrayer les mécanismes de l'inaction et de la contemplation. Pour ne pas me perdre dans les méandres de mon esprit et me faire croire que ce que je vis dans ma tête peut être plus intense que la réalité. Je sais bien, au fond, qu'il n'en est rien, et pourtant, voilà des lustres que le mot "faire" s'éloigne du quotidien. Rêver, ça je sais, imaginer, pas de problème... mais faire... c'est une autre histoire. J'ai du mal à m'ancrer dans la matière, le temps file et moi je me défile. Me délite. Ma silhouette pâlit et mon aura gagne du terrain, délétère. The girl who wasn't there.

Une pelote entortillée entre les mains, j'imagine les heures de démêlage qui se profilent: alors, c'est par où qu'on commence?